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  • Je veux voir...la vie

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    Soirée cinéma..."je veux voir" suvi d'un dialoguue avec l'un des 2 coréalisateurs khalil-joreige

    Le film ressemble à un documentaire et raconte un court voyage de Catherine Deneuve avec Rabih MROUEH, acteur fétiche au Liban, au sud du Liban  en 2007, soit à peine un après la dernière guerre...le film montre surtout le pays après la guerre, avec ses immeubles détruits, ses routes sécurisées ou pas, sa frontière avec Israéel on ne peut plus sensible, etc...

    Contrairement au film de Depardon, "La vie moderne" (qui certes n'a rien a voir si ce n'est de se situer aussi sur le terrain documentaire) que je ne trouvais pas bon et trop dans la nostalgie, ici on est dans la vie..On n'est pas dans le journalisme, on n'est pas dans le pédagogique (on peut s'ennuyer dans ce film et ne pas voir l'interet), à chacun de voir, de ressentir ce qu'il a envie ou pas de ressentir. Par exemple, je ressens une inquietude en me projetant au Liban et en voyant une voiture garée sur une route déserte, mais c'est mon ressenti à moi. Et tout cela est revendiqué par Khalil qui s'excuse avec humour de ne pas avoir fait les ch'tis, mais d'avoir réalisé une aventure de cinéma pour une minorité de spectateurs (malgré sa présence, nous etions une trentaine dans la salle).

    Posant la question au réalisateur sur les conditions du tournage, Khalil a révélé qu'ils étaient une cinquantaine, soit une vraie équipe, et comme ils n'avaient pas d'argent, ils ont filmé en numérique, pour faire un vrai film, en se donnant du temps pour recommencer des scènes, pour filmer de plusieurs endroits, etc...car "refaire du cinéma avec une équipe est important après une guerre"

    Le film a un rythme, car tout est écrit, préparé et les réalisateurs ont introduits à leur manière du réel pour nous montrer que la vie n'etait toujours pas normale, que des avions israeliens pouvaient foutre la truille, que le risque de sauter sur une mine existait, que des souvenirs enfouis par la destruction d'une guerre pouvaient troubler une relation, une vie...et toute la qualité de ce film est dans la réussite de ce partage avec le spectateur.

    J'ai trouvé ce film très intelligent, Deneuve est importante mais aussi distante et pudique...elle a tourné gratuitement, sans assurance, elle a pris le risque, et elle joue le risque...la réception finale est une fausse réception, mais l'ambassadeur est vraiment l'ambassadeur en poste au Liban et le trouble de Deneuve au milieu des photographes est joué mais en même temps, il est vrai, car les réalisateurs n'ont pas écrit de texte...Deneuve fait passer ce qu'elle ressent ou pourrait ressentir...

    Un spectateur s'étonnait de ne pas entendre de musique arabe...Khalil a répondu que c'était un orchestre arabe qui chantait en anglais, parce qu'on vit à l'époque de la mondialisation et que dans tous les pays du monde, on chante en anglais...c'est un signe de vie, de renaissance. 

    J'ai passé une excellente soirée...et ce film est important pour moi, il débloque des trucs

     

    Lien vers le site des réalisateurs (en anglais)