Alors que Augustine et Thérèse Desqueyroux sont encore à l’affiche, encore un film sur une femme persécutée pour sa sexualité…hasard ou effet de marché, je pencherai pour la seconde hypothèse, la ménagère de plus de cinquante ans, ayant tendance à devenir, hors Paris intra muros, le spectateur type et quasi unique des salles Arts et Essais.
Mais revenons au film, qui inspiré d’un fait divers ayant eu lieu en Roumanie en 2005, raconte un peu trop longuement (2H30) la descente aux enfers d’une jeune femme, morte à la suite de cérémonies d’exorcisme, dans un monastère orthodoxe de la Moldavie post communiste.
Au-delà de l’histoire assez simple, c’est une suite de touches sociologiques, sur un pays, où l’Eglise se substitue encore à un Etat qui a du mal à se moderniser et probablement, à rassembler un peuple en quête d’une nouvelle entité, qui se réfugie dans la prière et la contemplation. Mais attention aux critiques de la presse française, qui tirent à mon avis, un peu trop légèrement sur le système politique, car effectivement, le psychologue de l’hôpital ne peut garder la « patiente » faute de place. Mais est ce que la même chose ne se passerait pas ici, avec nos hôpitaux gérés au cordeau, et pas toujours efficaces pour traiter des problèmes psychologiques d’une jeune personne, amoureuse d’une femme qui a choisie une autre voie. Ce qui ne se passerait pas ici probablement, c’est le fanatisme religieux, qui hante encore la petite collectivité de nonnes face à un Père et une Mère tous puissants. Mais le réalisateur n’est pas non plus aveugle : toute la Roumanie n’est pas unanimement orthodoxe….à la fin du film, les policiers qui emmènent aux autorités la petite troupe de mystiques, inculpée de meurtre, semble bien étrangers et un brin cynique, face aux troubles de ce petit monde, qu’ils semblent considérer comme des arriérés mentaux…
Enfin, de là à remettre deux Palmes à Cannes à ce film, dont le Prix du Scénario ( ????)….