Encore un film sur la jeunesse face à la mondialisation. Cette fois, c’est au Cambodge que se situe l’action. Diamond Island est le nom d’un vaste projet immobilier, engagé en 2006 sur une île juste à côté de Phnom Penh. D’un montant de plusieurs milliards de dollars, le projet est soutenu par le Gouvernement pour sortir le pays de son histoire et tenter de le faire rentrer dans le XXIème siècle. Le chantier est pharaonique et rappelle les chantiers chinois autour de Shanghai, par exemple, avec de vastes tours, des immeubles de grand standing, un parc d’attraction et des boites de nuit.
C’est dans cet univers un peu irréel, entre grues et lumières artificielles, que Bora, un jeune cambodgien de milieu pauvre, qui travaille sur le chantier, va rencontrer un soir par hasard son frère ainé parti de la maison familiale cinq ans auparavant pour chercher fortune, sans donner de nouvelles. On va assister au fil du film, à l’émancipation de Bora, qui, petit à petit, va s’éloigner de ses copains ouvriers avec des rêves d’Amérique, de conquêtes féminines, et de jours meilleurs plein la tête…mais là, encore, il va connaitre le désenchantement et s’exposer au déchirement affectif et quelque part, à l'impossible véritable libération.
Ce qui est fort dans ce film, c’est la mise en scène, avec de grands panoramiques, des travellings en moto au milieu des espaces qui évoquent un nouveau monde ; ajoutons une bande son très travaillée, avec hologrammes et images numériques, car Bora va aussi découvrir ce qu’un Iphone peut lui apporter…Monde des riches face au monde des pauvres, modernité et passé Khmer (les Khmers, d’inspiration maoïstes ont combattu de manière très violente la bourgeoisie, avant d’installer une dictature qui a existée jusqu’en 1999, date à laquelle est né à peu près le héros), autonomie et dépendance familiale, et bien sûr, style de vie et dure adaptation à une autre classe, sont les grands thèmes abordés dans Diamond Island, un film un peu étrange, à découvrir.…