La ténacité d’une adolescente en Arabie Saoudite sert de fil conducteur à un film qui est surtout intéressant pour ce qu’il donne à voir de la condition des femmes en terre musulmane. Par ailleurs, la réalisatrice qui a bataillé dur pour faire du cinéma (elle a reçu pour un précédent documentaire des menaces de mort et a du se cacher pour réaliser ce long métrage) dans ce pays dirigé par des mâles et dont la culture audiovisuelle ne passe que par la télévision, joue surtout ce qui est suggéré : le couscous que la maitresse de maison cuisine pour les hommes, et qui frappe à la porte de la salle à manger pour faire prendre le plat, n’ayant pas le droit de se montrer, les nombreux efforts pour exister en dehors du regard de ces messieurs, le voile qu’il ne faut surtout pas oublier, les stéréotypes qu’une petite fille doit respecter, etc…
Ce film m’a rappelé les films de l’iranien Kiarostami dans les années 80 (Où est la maison de mon ami), avec cette manière d’employer des enfants pour raconter une histoire politique.
Jamais le ton n’est polémique, alors qu’on sent un grand désir de changement dans le regard de Haifaa Al-Mansour, qui aime malgré tout ce pays et a tenu à faire son premier film là où elle vit. Quant aux comédiens, à commencer par la petite fille, ils sont excellents (très bon casting).
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Wajdja Le Film