A Libération, c’est le grand chambardement…vous imaginez, alors que le canard traine toujours une dette de 6 millions d’euros, que les ventes continuent de baisser, passant sous la barre des 100 000 ex, la Direction a cherché des solutions pour sortir de l’impasse : boucler le journal à 20 H, comme le Figaro, pour réduire les couts d’impression et faciliter la distribution, ré-organiser les locaux « historiques » de la rue Béranger, le fameux garage de 5 000 m2 acquis en 87,  à l’époque de July et sa bande, que le projet envisage de  louer à des starts up,  et de le transformer en « Flore du XXI siècle », avec espace culturel, bar, resto bobo pour grignoter des saveurs, tout ça décoré par le pape de la gauche libérale Philippe Stark … le comble, oser déménager la rédac ailleurs, en diversifiant toujours plus le catalogue des prestations d’informations, mixant numérique et papier, bref, transformer Libération en une « marque »,  le mot diabolique pour un mec « engagé » …  les grands journalistes intellos, qui veulent travailler à leur rythme, et qui se voient menacés de licenciement hurlent à la trahison….à mon avis, on ne va pas tarder à appeler le clown à marinière à la rescousse…avec un gros chèque et des croissants, SVP !

Quant à Demorand, qu’ils ont déjà viré comme rédac chef, les pisseurs de ligne n’en veulent plus comme directeur…il faut dire qu’il y a un bout de temps que le torchon brûle avec Demorand…moi, je l’aime bien le gros Nicolas, j’ai adoré l’époque, au début des années 2000, où il animait la matinale sur France Culture, avec les chroniqueurs Kravetz, Adler et autres,  c’était autre chose que cet insipide de Marc Voinchet…mais Demorand, sorti de Normale Sup (cette école, comme la plupart de grandes écoles,  où l’on ne forme que des « antiquités », la remarque est de lui) je l’ai entendu tenir des propos sur ces jeunes cons de petits diplômés journalistes, qui se prennent pour des cadors, en rechignant à dépasser leurs heures normales de boulot, sous prétexte qu’ils ne sont pas des esclaves aux ordres du grand capital…des petits fonctionnaires de la plume, quoi, plus rien à voir avec Aubenas et les vieux briscards animés par la passion…pourtant, ils en ont des solutions, les jeunes cons : « les dirigeants, qui ont une connaissance des milieux financiers, n’ont qu’à polariser leurs efforts sur la recherche de nouveaux actionnaires »…c’est drôle, c’est toujours le même discours avec les salariés et les gugusses de la majorité de la gauche, que Hollande voudrait peut être bousculer (bon courage) ; quand une boite ne vend plus rien, on n’a qu’à demander aux banquiers et à des nouveaux actionnaires de cracher…on dirait de l’économie vue par le Big Professeur Agrégé Nathalie Arthaud…on crache sur la finance et sur les riches tant qu’on peut et le jour où on sent qu’on va passer à la porte, on leur demande de balancer leur pognon pour sauver sa peau…la dette, comme dirait Mélenchon, on s'assoit dessus...quant aux idées émises pour rentabiliser le bazar, les salariés ricanent, car ils ne sont pas qu'une entreprise...ces gens là sont au-dessus, ce sont des producteurs de sens, des compagnons de la copie, des  guides éclairant de leur génie le petit peuple...c’est connu, ces gens là n’aiment que l’humain, mais l’économie, c’est trivial…. 

Pourtant, leur canard tract de merde, je l’ai payé 3,60 € ce matin, rien que pour voir…la libraire qui me l’a vendu et qui constate que ces ventes baissent tous les jours m’a dit « c’est bien trop cher pour un journal »…oui, mais un journal d’intello de gauche, ça n’a pas de prix….et surtout, la connerie, c'est collector !