Le Musée est niché dans l'un des plus beaux jardins de Paris, près du Sénat...devant l'entrée, des dames un peu chics, prennent le thé chez Angelina, en picorant du bout des lèvres, une patisserie, petit doigt en l'air....Jusqu'au milieu de l'été, il sera possible d'aller voir l'exposition consacrée à Chagall....mieux vaut réserver, car on se bouscule, entre étrangers, fonctionnaires toujours avides de culture, étudiants et séniors, l'oreille collée à leur audio guide, qui remplace pour un moment, l'habituel et indispensable smartphone…
Ce qui surprend tout de suite, dès les premières toiles, en pénétrant dans le temple de l'art, un peu étroit pour accueillir tout ce beau monde, c'est l'abondance de représentations essentiellement inspirées par la Bible et la culture juive.
Les premières parties de l’exposition sont intéressantes, sensibles….on sent la maitrise du trait, du jeu subtil entre plein et vide, exécuté avec de l'encre parfois simplement employée sur du papier d'emballage, comme dans ses portraits de soldats, de vieillard, de rabbin…. c'est assez différent de ce que l'on a l'habitude de voir, car la plupart des toiles exposées, proviennent du Musée d'Art Moderne Georges Pompidou, partie d'un Beaubourg, souvent assez désert, mais marketing oblige, quand on claironne à grands coups d'affiches et d'articles dans la presse et qu'on réunit autour d'un même artiste, une collection sur un thème accrocheur, on fait le plein...vous avez vu Chagall, comme dirait l'autre, dans les diners en ville, il faut y aller, c'est une merveiiiiillle...
Pourtant, assez vite, je sature, trouvant le travail de l'artiste de plus en plus étranger à mes gouts, au fur et à mesure qu'on progresse… répétition de figures grossières, profils bordés de noir, fonds souvent très colorés de rouge vif et de bleu, déstructuration de l’espace, contrastes appuyés, tout cela ne me touche pas vraiment, même si je trouve parfois originaux certains tableaux, comme celui ci-dessous, qui a un petit côté Paul Grimault.
Et il commence à faire vraiment chaud là dedans, en ce début d'après midi, où la foule semble de plus en plus nombreuse, rendant difficile la visibilité des oeuvres. J'écoute un peu amusé, en me rapprochant, les interprétations chuchotées par une guide BCBG, dans son micro cravatte, qui parle volontairement tout bas, pour que les péquins dans mon genre ne puissent pas suivre, ceux qui ont payés la visite commentée, disposant d'écouteurs HF pour recevoir la bonne parole...
Enfin, le dernière salle....content de sortir, mais, je pourrai dire, Chagall, j'l'ai fait....géniâââââl !