Arte programme ce soir Alphaville, film quasi expérimental de 65 de Jean Luc Godard...autant dire que ca va pas faire péter l'audience. D'après le producteur du dernier film de Dumont, il n'y aurait pas plus de 50 000 cinéphiles en France aujourd'hui, la race est en voie d'extinction...il faut dire que Constantine agent secret des Pays Extérieurs voulant sauver la belle Anna Karénine de la cité Alphaville, dirigée par l'ordinateur Alpha 60, cité technologique ne tolérant plus que la raison et la logique.... avec des lectures du livre de poèmes de Paul Eluard 'Capitale de la Douleur", ca date un peu pour un public plus porté vers Avatar...pourtant, ce n'est pas plus idiot, ca aurait même un petit côté visionnaire, une élite cynique qui tue ses détracteurs dans une mise en scène digne de Fellini avec de redoutables femmes objet, mais ca sent la poussière, les vieux films d'antan, les vieilles bobines, en noir en blanc, avec pour tout trucage, des images en négatif, et la maison de la radio comme décor d'une cité futuriste truffée d'écrans, ca fait petits bras...bon, OK, alors je vous mets quand même un extrait d'un des poemes du livre d'Eluard pour le fun, vous serez peut être plus sensibles à l'écriture :

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La courbe de tes yeux fait le tour de mon coeur,
Un rond de danse et de douceur,
Auréole du temps, berceau nocturne et sûr,
Et si je ne sais plus tout ce que j'ai vécu
C'est que tes yeux ne m'ont pas toujours vu.

Feuilles de jour et mousse de rosée,
Roseaux du vent, sourires parfumés,
Ailes couvrant le monde de lumière,
Bateaux chargés du ciel et de la mer,
Chasseurs des bruits et sources des couleurs

Parfums éclos d'une couvée d'aurores
Qui gît toujours sur la paille des astres,
Comme le jour dépend de l'innocence
Le monde entier dépend de tes yeux purs
Et ton sang coule dans leurs regards.