Hier j’ai vu Le Quattro Volte, un film italien, sorti fin décembre. La critique plutôt intello a largement salué ce film (Les Inrocks, Le Monde, Les Cahiers du cinéma qui délivrent un maximum d’étoiles)…concert de louanges pour saluer ce documentaire scénarisé de biquettes et de paysans en Calabre…allusions à l’arbre aux sabots, autre film italien qui avait obtenu en 78 la Palme d’Or à Cannes pour sa saga naturaliste…le problème, c’est qu’on s’ennuie quand même un peu, à suivre les troupeaux de chèvres, même si je reconnais un certain talent au réalisateur, qui sait nous émouvoir avec un agneau qu’on voit naître et qui se perd finalement dans la montagne pour ne pas pouvoir avoir pu suivre les bêtes adultes… cruauté du monde animal ou cruauté tout court, car les paysans sont un peu renvoyées à leur procession et leurs croyances naïves et sauvages (un berger meurt ayant oublié un soir d’avaler sa ration de poussière à ses yeux sacrée…fournie par la bonne du curé et provenant des balayures de l’église du village)…c’est étrange que les critiques très parisiens nous abreuvent de superlatifs face aux chroniques et films paysans (je me souviens de Laure Adler couvrant d’éloges Depardon pour un film assez moyen sur le monde paysan)…peut être, parce que ça les change finalement des torrents d’images superflues fournis par un cinéma pas toujours à la hauteur…une forme de désenchantement et de besoin de prendre l’air, sans trop mettre les pieds dans la boue, loin des odeurs de fumier (quand même)….