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Cinéma pas vraiment paradisio

Il y a un an, je débutais la mise en œuvre d’un projet de cinéma alternatif, avec une Maison de la Culture dans le Val d’Oise….mais j’ai bien vite déchanté, en particulier en découvrant la législation très restrictive sur le sujet, et les raisonnements tordus du CNC*...ajoutez à cela la mise en place des équipements numérique dans les salles et la 3D, qui augmente encore la complexité du dossier …finalement, pour en revenir à mon projet de cinéma alternatif,  la publicité étant quasiment interdite et étant tenu de contractualiser avec des fédérations de ciné clubs (au catalogue de films ridicule), le nombre de spectateurs n’a pas été au rendez-vous des quelques séances réalisées....économiquement, le projet n’a pu être reconduit…remettez en une louche avec la SACEM qui est venue mettre son grain de sel, avec sa réglementation confuse et imprévisible…bref, circulez, la France championne parait-il de l’exception culturelle, a révélé surtout son fonctionnement bureaucratique, réactionnaire,  très dirigiste, portée par la « grande famille du cinéma », celle qui crie aux loups aux Césars après le Ministre de la Culture, agitant ses discours gauchos, mais qui par-dessous, cadre étroitement le marché pour se garantir une place d’honneur sur le plan mondial, en employant des méthodes dignes des plus grands capitalistes qui soient…un panier de crabes que ce milieu, dans lequel on peut mettre aussi les plus grosses communes qui passent outre les règles, au nom de la liberté et des politiques de chapelle, se moquant de toutes poursuites, compte tenu de leur poids sur la place…

 

Alors, hier, dans un cinéma Utopia, dit d’Art de d’Essai, alors qu’une fois de plus, nous ne dépassions pas la dizaine de spectateurs d’un film en exclusivité, j’ai été plutôt surpris en lisant sur le petit journal « La gazette Utopia » un article dénonçant la consommation rapide des films.....surpris, donc,car Utopia aimerait que soient tentées des expériences de cinéma....alternatif..."pourquoi ne pas tenter des expériences, avec un équipement plus léger, etc...."..."la culture plutôt que le marché"...

Bref, dans ce bazar où tout le monde semble vouloir tirer la couverture à soi, avec de la mauvaise foi de tous les côtés, où tout le monde s'engueule, triche, passe des accords sous le manteau, où les compromis sont souvent impossibles (car les réalisateurs tiennent aussi à une diffusion top sur le plan qualité de l'image...pas question de vidéoprojeter des DVD, même si leur film ne fait pas d'audience, respectez l'artiste) et où on refuse souvent de regarder les réalités en face (un film comme le dernier d'Almodovar est il vraiment culturel et pourquoi n'attire t-il pas plus de spectateurs, c'est quoi le cinéma "culturel"..), on finit par avoir la migraine, se dire que rien ne vaut les Beaux Arts (comme le pensait Claude Berri lui même) et on se dit que le cinéma français n'est pas vraiment paradisio...

 

 *Centre National de la Cinématographie

Code du Cinéma et de l'Image Animée (une partie de la  législation sur le sujet, pour des exploitants occasionnels, ajoutez les décrets, plus ou moins contradictoires entre eux ...)

 

 

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