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L'amant double de François Ozon au cinéma

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Le roman « Live of the Twins » , qui a servi de base à François Ozon pour son dernier film, avait déjà reçu pas mal de critiques sur sa crédibilité, quand on va lire les commentaires en anglais du livre de la romancière Joyce Carol Oates sur les sites de book en lignes….alors quand le réalisateur de l’exploration des profondeurs de la nature humaine, y ajoute sa patte, lui qui ne fait pas dans la simplicité, on arrive à quelque chose de très tordu, de tellement tordu qu’on a l’impression de perdre vraiment son temps et son argent…Détail amusant, le bouquin avait déjà été adapté au cinéma en 1991 (Lies of the Twins ), c’était la troublante Isabella Rosselini qui portait le rôle, dans un film plus basique, simplement romantique, avec quelques scènes un peu légères.

Cette histoire de jeune femme, qui tombe amoureuse de son psychanalyste (dans le roman d’origine, c’est un psychiatre, nuance à mon avis importante) et qui se met à enquêter sur le jumeau de l’analyste, lui aussi praticien, sur fond d’ischiopagus, un phénomène rare de jumeaux parasites, donne vite le tournis…

Bien sûr, les images sont belles, et Ozon y mêle le Palais de Tokyo, où l’héroïne travaille comme gardienne (comme dit un critique, elle a un super niveau de vie la fille, Ozon ne doit pas bien connaitre les réalités économiques du travail dans un musée) avec ses installations d’art contemporain pour oser toutes les audaces psychologico-visuelles…

Ce thriller érotique se veut, d’après le réalisateur, une quête du secret, de l’interdit, du fantasme, bref, un bazar à allure intello pour vieux bobo séduit par le style androgyne de Marine Vacth, une jolie cocotte qui a déjà tournée avec Ozon « jeune et jolie », qui avait quand même fait 1,5 millions d’entrées, avec son histoire de lycéenne qui se prostitue.

Moi, j’ai tendance à partager l’opinion de Libération sur le Festival de Cannes…je pense, que comme en politique, on est au bout d’un cycle…Tous ces films présentées au Festival comme Rodin, Barbara, Godard en 68 et même l’histoire d’act up, sont des films de vieux pour un vieux public, à voir, avec une tisane bio pour faire passer le repas un peu trop copieux pour le soir…

Jean Luc Godard, justement, le vrai, pas l’avatar du Redoutable, disait déjà il y a plusieurs années, que le cinéma était mort, en tous cas, ce cinéma de fiction à budget relativement modeste et je crois que c’est tout à fait exact…place à un cinéma plus créatif, plus numérique encore peut être, soit avec des formes de tournages moins lourdes, genre smartphone, pour multiplier les points de vue et nous faire rentrer encore plus dans le réel (ou dans le délire), soit bien plus extraordinaires, avec du grand spectacle, du merveilleux, de très gros budgets…mais là encore, pour la France des petits films d’auteur et de l’entre soi (la famille des professionnels de la profession), il va falloir une révolution « macronienne »….

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