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Jeanne du Barry....un film remarquable contre l'hypocrisie intemporelle de gauche et de droite

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Quand Maïwenn revisite l'Histoire, ca décape...proche ou pas de ce que fut la réalité, peu importe, comme elle l'a déclarée, personne n'était dans la chambre à coucher du Roi...

L'analogie avec le parcours de la réalisatrice est la trame de ce « beau film », qui se déroule quasi intégralement à Versailles, même si à l'époque, on ne parlait pas de transfuge de classe...

C'est l'ascension d'une « fille de rien », de « basse naissance » comme rapporte ChatGPT, une femme du "demi-monde" (wikipédia), qui va utiliser son intelligence naturelle, sa volonté...et ses charmes pour se hisser au plus haut niveau qui soit, devenant la Favorite Préférée du Roi Louis XV. Pas le choix, il en est ainsi, si elle ne veut pas demeurer camérière..

Tout est impertinent, les dialogues, la mise en scène, la manière dont la Du Barry va se jouer de la pression sociale et des codes de la Cour, en les ridiculisant « sans jamais tomber dans le grotesque ou le vulgaire »....A noter, qu'il n'y a aucune scène de sexe.

C'est probablement ce parti pris osé, anti conformiste, qui  va faire que tout est scandaleux dans ce « Jeanne du Barry », qui effectue ici la « vraie révolution » avant celle où « on a tué à gogo »...

Car ce Jeanne by Maïwenn, ne fait pas l'unanimité, malgré les sourires (….) de l'équipe de C à Vous à Cannes, faisant à la fois un pied de nez à la droite, qui se veut gardienne de la Bonne Morale, tout en étant toujours la plus Libertine qui soit, et, à la fois, roulant dans la farine, la gauche (dont les médias critiquent le film de Maïwenn), en prenant un plaisir évident à tourner à Versailles, un lieu symbolique de perdition pour un « pur républicain », soignant la photographie, les costumes, la musique, tout en étant parrainé par Chanel (sacrilège)...ajoutons à la listes des litiges la présence du sulfureux Johnny Depp, sans oublier l'échange musclé de la réalisatrice avec Plesnel, qu'elle assume totalement.

On a écrit que c'était un film d'émancipation de la femme....mais attention, à gauche, une femme peut être libérée, mais elle doit respecter la méritocratie et ne doit pas trop briller au milieu des courtisans cultivés ou des femmes de cour ...or, cette Jeanne, qui n'est pas issue de l'aristocratie, se gave de livres, pour revendiquer sa liberté, pour oublier le handicap du « née sans culture », sans passer de concours, et elle se moque bien des conventions, elle « veut vivre » de façon la plus authentique qui soit....J'adore par exemple ces petits pas en arrière pour ne jamais tourner le dos au Roi, que Maïwenn va tourner en dérision « avec délicatesse ». J'adore aussi quand elle joue à cache cache dans la Galerie des Glaces avec le petit Négrion, au milieu des laquais en perruque... « C'est grotesque, non, c'est Versailles »

En fait, ce film, c'est un hymne contre l'hypocrisie intemporelle de la Société Bourgeoise, contre les Cours d'hier et d'aujourd'hui, tu vois ce que je veux dire.....Jeanne veut s'émanciper sans grande manifestation populiste et sans casserole, mais seule, avec grâce et sensualité.....

Mais vont venir les Temps mauvais et l'amour heureux ne dure pas toujours...le Roi meurt d'une maladie honteuse et on va chasser « la créature », qui périra sous l'échafaud. Nouveau scandale, ce sont les Révolutionnaires qui vont guillotiner cette femme Libérée....

Je ne sais pas si un film qui fait l'Ouverture peut avoir la Palme, mais je rêve de voir Maïwenn, près de quarante ans après Pialat, lever bien haut son trophée, au milieu des sifflets, en riant bien fort et en criant, « Vive le Roi » , car vu par la réalisatrice, ce Louis fut bien courageux....contrairement à ce que nous racontent nos livres officiels d'histoire....et ChatGPT !

 

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