Un consultant est quelqu’un qui possède une expertise complétée par une solide expérience (enfin, normalement, les sociétés de consulting ont eu tendance ces dernières années à confondre intérim et consulting en appelant consultant des jeunes diplômés, ce qui a eu pour but de déstabiliser le marché qui ne s’y retrouve plus).
On trouve généralement des consultants dans les hautes technologies, la finance, les RH mais on peut aussi en trouver dans des domaines originaux comme le cyclisme, de nombreux vainqueurs du Tour de France vendent ainsi leur prestation aux médias comme consultant.
Tout se passe bien quand l’expertise du consultant correspond aux attentes du marché. Mais le temps passe et le consultant doit sans cesse retrouver des domaines d’expertise, ce qui n’est pas si simple :
- soit parce que son expertise de départ n’était pas assez forte et que le domaine s’est banalisé, comme par exemple, un spécialiste EXCEL ne vaudrait plus grand chose aujourd’hui sur le marché car la connaissance d’Excel s’est largement banalisée.
- soit parce que le domaine n’est plus recherché par personne. Qui aurait encore besoin aujourd’hui d’un programmeur COBOL ?
- soit parce que joue la concurrence internationale. Un expert en informatique va vivre de plus en plus concurrencé par les indiens à compétence égale pour un prix largement plus faible, le développement de l’anglais et des réseaux aidant à déporter l’activité de programmeur à l’autre bout du monde.
Evoluer sur le long terme, donc se renouveler, n’est pas aussi simple que cela. On peut faire un parallèle avec les intermittents du spectacle, les artistes. Si un Johnny reste un modèle, c’est aussi une exception. Souchon me paraît déjà plus galérer (je voudrais bien connaître les volumes des ventes de son dernier album comparé aux années de gloire) et je n’ose pas parler de Adamo, Hugues Auffray ou Christophe (qui sont loin d’être les plus à plaindre et finalement peu être plus heureux que Johnny).
Et si le secret, c'était autre chose ? Autre chose de plus intime, de plus indéfinissable, une sorte de charme, de vérité inérieure qui fasse que les gens aient envie de vous entendre ou de vous voir.
Tout cela, c’est l’évolution normale des professions intellectuelles de notre société, en particulier pour les cadres. Cela demande à mon avis une adaptation des systèmes, des changements de discours, une autre vision du monde.
Les discours des politiques que j’entends à propos de Hewlett Packard me font frémir, car ils me paraissent résonner comme à l’époque de la fermeture des mines.