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  • Les ch'tis

    Etant donc en vacances chez les ch'tis, je voudrai donner ma vision qui n'est pas tout à fait celle de Dany Boon.
    D'abord, je suis parisien de naissance et l'enfance dans le nord pour moi se passait pendant mes vacances...vacances dont j'avais honte au retour. Il m'arrivait d'inventer des vacances,

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    en particulier quand il fallait faire ce traditionnel exercice idiot de rédaction de rentrée sur ses vacances.
    Mais curieusement et peut être grâce à ma femme qui découvrit le nord à notre mariage, nous gardâmes la maison de ma grand mère à sa mort. C'est là que nous sommes encore en vacances aujourd'hui trente ans après.
    Pour moi, le Pas de Calais (dire ici qu'on est dans le nord est une insulte) comme la région de Lille à la côte en passant par Bethunes, c'est d'abord une terre de tradition ouvrière...et ca se sent. Ca se sent dans la manière dont les gens pensent (la grande tradition socialiste qui n'est pas dupe des Lang ou toujours en accord avec Aubry, mais qui vote à gauche parce que c'est comme ca).
    Ca se sent et ca se voit...dans un café (un estaminet), on conserve souvent les décors d'autrefois (on est toujours en 1950), les plats du cru (pour les touristes, dit on...) et si vous êtes seul, quelqu'un vous adresse généralement la parole (mais est ce par convivialité ou pour casser une extrème solitude).
    La tradition ouvrière, on la met en avant dans tous les musées comme les musées de la Mine, du Textile, des faiences, du bois ou chez les brasseurs.
    La culture enfin (plutot pauvre de mon point de vue) reste encore très traditionnelle (grosses têtes, carnaval de Dunkerque, bénidiction des pécheurs en mer, etc..) même si les élus cherchent à tirer vers le haut.
    Alors pourquoi suis toujours attaché à cette région ? parce que c'est là que nous nous sommes toujours reconstruit dans les périodes sombres (licenciement, dépression, faillite, maladie), grâce à une alchimie étrange faite de grands espaces marins, de vent, de moules frites de baux windows et de parler ch'ti.