Le Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris consacre une exposition au critique d'art contemporain, écrivain et poéte Bernard Lamarche-Vadel et aux artistes qu'il a cotoyés, comme Beuys, B. Rheims, Klossowski.
En écoutant une vidéo en marge de l'exposition, je suis frappé par le côté visionnaire et universel de son exposé.
Alors qu'il évoque la marchandisation de l'art contemporain, on pourrait transposer son discours à la plupart des productions humaines.
Modestement, dans mon boulot de service, je fais le même constat que Bernard Lamarche-Vadel :
- notre génération a privilégie l'experience, la pratique, le sens, la recherche intellectuelle (avec plus ou moins de réussite, c'est évident) alors qu'aujourd'hui, seul compte l'échangeabilité. Si ça se vend, c'est génial, sinon, c'est nul. Un homme qui a 40 ans d'expérience ne vaut rien, s'il n'a pas fait fortune comme vendeur.
- le destinataire ou le client est le seul maitre du jeu. En ce moment, ma dernière mission tend à mettre en place un système que je juge complétement merdique, inutile et non adapté aux besoins, mais peu importe mon avis, mon expérience, le système se vend, donc, ca doit être bien et si le client n'est pas expert, il est le commanditaire, en conséquences, il a raison... si un jour, on se rend compte que c'est nul, on dira que c'est de la faute du prestataire. Je suis conseil, mais ma boite attend surtout que je vende des jours et que je fasse ce que VEUT le client, même si cela est inutile ou destiné à finir au pilon (mais" fais le signer, au cas où il change d'avis"...) Je ne me sens pas victime, je trouve que le monde est complètement con, j'y peux rien..
J'espère quand même que je ne finirai pas comme Bernard Lamarche-Vadel...il s'est suicidé...
L'art est l'apprentissage de la désappropriation du visible, désappropriation de l'esthétique, par d'immenses déchirements successifs. ( Bernard Lamarche-Vadel 1995)