Je viens de voir deux films actuellement à l’affiche « ‘l’armée du crime » et « l’affaire Farewell », qui ne peuvent m’empêcher de me souvenir des débats universitaires du style « le cinéma n’est pas un art, mais de la propagande, de la communication de masse …. ».
En effet, ces deux films adoptent un point de vue, qui est loin d’être neutre, face à l’Histoire et à sa complexité. Ce point de vue véhicule d’ailleurs un peu la même idéologie, sorte d’idéologie néo-communiste, qui tend à idéaliser le sacrifice, pour sauver l’humanité et les générations à venir.
Quand, comme Guediguian, on colle par exemple comme bande son « La Passion selon Saint Mathieu » sur des images de résistants allant se faire arrêter, on induit des choses chez le spectateur (dans ce film, les exemples de ce type sont nombreux) . Même chose pour l’Affaire Farewell, très controversée sur le plan historique (voir l’article ou mieux le livre de Sergueî Kostine qui écrivait " rien dans le comportement de Vetrov ne permet de le considérer comme un combattant de l’ombre contre le système communiste ou un précurseur de la perestroïka ".) et où pourtant, les scénaristes ont pris le parti de faire de Vetrov dit Farewell un héros désintéressé par l’argent, bon père de famille, amoureux de Léo Ferré, seulement poursuivi par le désir de « sauver » son fils et les futures générations.
Cela ne me gêne pas trop au fond, les cinémas américain ou russe en particulier, ont beaucoup utilisé le cinéma pour porter leurs valeurs, pourquoi pas nous. En cette période de transition qui a bien besoin de se trouver de nouvelles raisons d'espérer, cela contraste un peu avec le cynisme et la morosité ambiante...seulement, il faut savoir ce que l'on voit....