Hier, j'ai traversé le Pont de Normandie, que je n'avais jamais eu l'occasion d'emprunter. Après être passé, j'ai eu envie d'aller faire une photo depuis une passerelle qui chevauche la route conduisant au tablier. Est-ce l'effet du vent assez fort ou l'abondance des lignes verticales qui brouillèrent mon cerveau étant astigmate, à moins que ce ne soit tout simplement la fragilité de ma position face à l'immensité du site, en tous cas, je fus pris de vertige. Je me retrouvais incapable d'avancer ou de reculer, tremblant de tous mes membres. Ma femme resté au sol à une cinquantaine de mètres de moi, m'avoua à mon retour qu'elle me voyer trembler. Après une minute, je me concentrais afin de contrôler ma respiration pour redescendre, me cramponnant à la rampe, mon malaise me quittant aussitôt.
En regardant le soir les cérémonies du Mur de Berlin, je repensais à mon vertige, au vertige qui avais peut être envahi à certains moments Gorbatchev ou Kohl, face aux flots des événements en 89, ne sachant plus s'il fallait avancer ou reculer, alors que le peuple décidait pour eux.
Cette nuit, j'y repensais à nouveau et associais ce mal être à ce que j'avais ressenti à certains moments de ma vie, quand un proche dut subir une grave opération ou quand j'étais en faillite avec mon entreprise, ce vertige, cette sensation de tomber qui peut vous frapper quand vous savez que le temps décide de votre destin. On s'accroche, on se met en boule, on s'accroche à ce qu'on peut, on attend que ça passe....