En me promenant à Boulogne sur le port, face au portrait géant de Ribery, enfin portrait, on a cru bon de lui masquer la moitié du visage, donc face à cette effigie assez ratée et assez crade (je n’arrive même pas à en faire une photo acceptable), je me suis mis à penser à ce qu’un père de famille pourrait dire à son fils dans 10 ans, en imaginant que cette horreur tienne dix ans.
- Dis, papa, c’est quoi ce mur là ?
- Ce n’est pas un mur, à la base, c’était un portrait géant, mais avec le temps, les gens ont écrit dessus et ont collé des trucs. 
- C’était le portrait de qui ?
- Ribery, un footballeur qui était né ici et qui a gagné beaucoup d’argent. Mais après la coupe du monde 2010, où la France s’est fait sortir en seizième, tout s’est écroulé, Ribery, qui n’était pas trop malin, a dévalé la pente et depuis, on n’a plus jamais entendu parler de lui.
- Mais pourquoi faire un portrait géant ?
- C’était une autre époque, où l’on voulait faire croire aux gens qu’il était possible de gagner beaucoup d’argent, sans limite, même si on venait d’un milieu pauvre…c’était une époque où des pays comme la France croyaient qu’on pouvait encore dominer le monde et où les gens étaient très individualistes…en fait, l’histoire de Ribery, c’était le début de la décroissance…après il y a eu la Grande Révolution des pays du sud…maintenant en 2020, on n’a plus le droit de devenir riche, tout se qu’on fait et dit est contrôlé par ordinateur au nom de la fraternité et-on est rationné…c’est surtout pour se souvenir de cette époque là qu’on a gardé l’affiche…c’était le bon temps