Les films autour de la religion sont toujours difficiles à réaliser, ils attirent souvent donc peu le public. Par exemple, le « Poison violent », sorti début aout ne marquera pas l’histoire du cinéma.
Il n’en est pas de même pour les deux lauréats de Cannes 2010, « Oncle Boonmee », qui peut apparaitre difficile d’accès, mais demeure un grand film, une belle vision bouddhique du passage à la mort et le magnifique « des Hommes et des Dieux » de Xavier Beauvois.
Ces films ont un point commun, à mon avis, leur dépouillement et leur authenticité, c’est pour cela qu’ils nous touchent. Comment oublier cette ultime séquence de repas au monastère de Tiberine, avec ces gros plans de frères, pressentant l’issue tragique, semblant rire de leur courage et de leur pied de nez aux terroristes, aussitôt suivi par les larmes de la peur de la mort. Le film est juste, car le regard est pudique, la distance est la bonne et ces hommes ne sont pas montrés comme des héros, mais comme des êtres de chair avec la peur au ventre, décidant un peu malgré eux de poursuivre leur mission, bien conscient du risque encouru.
Je pense que « des Hommes et des Dieux » peut toucher un large public, parce que c’est d’abord un film de résistance…et de la résistance, on en a bien besoin….car, ce ne sont pas les Woerst, les Kouchner, les Aubry, Hamon et autre Hortefeu, qui nous font rêver, avec leurs petits stratèges et leurs démarches tordues.
Prière de Laudes Abbaye de Tamier (ordre des Cisterciens auxquels appartenaient les moines de Tiberine).
Nous avons peur de la mort, celle des autres : nous rejetons les mourants, et la nôtre.
Mais Toi, Seigneur, Tu as passé par cette route. Heureux celui qui accepte de Te remettre sa vie entière. Toi Tu le ressusciteras.