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  • Top modèle

    Il a d’abord aimé l’américain…il était séduit par le pragmatisme, le réalisme, la manière très directe que ces gens ont de vous aborder…on est loin des ronds de jambe, que dis-je, du savoir vivre hypocrite à la française et dont il souffrait depuis des années dans les palais dorés de la République…il n’était pas du sérail, entendez il n’était pas Haut Fonctionnaire, ces grands bourgeois que Bourdieu avait dénoncé dans ses conférences, cette pensée élitiste et méprisante qui se transmet de génération en génération…il avait aimé les barbecues présidentiels de Bush, fraternels et bons camarades…il préférait de loin cela aux fastes des canapés saveurs, chers à nos énarques, de gauche comme de droite…et puis, il sentait aux Etats Unis comme un appel d’air qui allait lui permettre de transformer la Vieille France en pays moderne…il était sûr de marquer l’histoire, pardon l’Histoire…
    Mais un certain noir américain l’avait déçu, comment dire, lui avait un peu trop fait sentir sa petite taille, physique et comme Homme d’Etat…il avait alors perçu la complexité du grand Continent et sa recherche permanente de la supériorité…
    Alors, il avait nagé un certain temps entre deux eaux, se cherchant un nouveau modèle…
    C’est la crise qui lui a fait entrevoir une autre référence, plus proche, culturellement et émotionnellement plus accessible, un exemple jadis admiré par de grands intellectuels comme Céline, Chardonne, Drieu la Rochelle ou Brasillach…la rigueur, l’élégance allemande, le courage, voilà des valeurs qui lui convenaient bien…et puis, au Reichstag, la démocratie était vivante et de bonne tenue, pas comme le marché aux bestiaux de l’assemblée Nationale…des consultants à priori compétents semblaient conseiller de bonnes méthodes pour redresser les pays en crise, pour relancer l’économie et pour donner un second souffle aux dirigeants…
    Mais patatrac…la France est vraiment un pays de merde, un pays de socialos teigneux et poussiéreux…et il allait devoir quitter la scène comme un artiste au bout du rouleau, un pape à demi mort, un clown miteux hué par la foule des français moyens et des ouvriers…parce que la France ne veut pas de modèle, quitte à en crever…ah, les cons…