José Maria SERT est peu connu du grand public. Ce peintre décorateur catalan, issu d’une famille bourgeoise, fréquentant la haute société européenne pour qui il a surtout travaillé, a surtout payé ses positions politiques en faveur de Franco et des militaires, lors de la Terreur Rouge espagnole, protégeant des pretres et des catholiques, poursuivis par les Républicains, qui opérèrent des massacres de 90 % de cette population locale dans une grande violence, avec des actes très barbares, digne d'une véritable épuration*.
J.M. SERT est un personnage intéressant, même si je ne suis pas un grand fan de ses œuvres souvent monumentales sur bois ou toiles, dont on peut admirer une grande décoration murale dans la cathédrale de Vic, en Espagne, pas très loin de la frontière en se dirigeant vers Barcelone.
Mais sa méthode de travail est digne d’intérêt. Alliant tradition du travail en atelier, assisté de collaborateurs, comme chez les grands maitres hollandais ou italiens, et modernité, il utilisa beaucoup la photographie. On pense qu’il avait mis au point un procédé assez complexe d'élaboration de ses oeuvres, étudiant avec minutie le placement des élèments et la coloration . Le décorateur catalan représenta surtout des groupes humains, parfois avec humour, compte tenu de son penchant pour le cirque et...regardant probablement ses semblables avec une certaine distance. Il établissait ses compositions, à partir de maquettes qu’il confectionnait, n’hésitant pas à assembler plusieurs clichés, enrichis de sentons, de mannequins articulés. Utilisant la technique des carreaux, il reproduisait ensuite ses photos, prises dans ses voyages ou résultant d’une mise en scène en atelier, s’aidant, de modèles nus ou déguisés, employant si nécessaire des accessoires.
L’exposition très calme se termine début aout et a lieu dans ce merveilleux endroit qu’est le Petit Palais.
J'avoue que je reste pris d'une interrogation, autour de la symbolique des dernieres series "la danse de la mort", sorte de Guernica à l'envers, decouvrant une periode de l'histoire espagnole pour moi inconnue, la Terreur Rouge..
.
Images : Détail d'une peinture murale, photo de l'artiste avec mise en scène de personnages, reproduction de cette même photo au carreau pour établir une esquisse, qui servira elle même de base, à l'oeuvre finale.Esquisse pour la Danse de la mort
* On notera que le critique art du journal Le Monde, Philippe Dagen a largement critiqué cette exposition d'un "franquiste, ami des allemands"....oubliant d'évoquer, en bon socialiste qu'il est, la Terreur Rouge...chacun appréciera.
.