Rien ne m’énerve plus que d’entendre mes camarades seniors dire « on est débordé »…le profil du senior dont je parle est souvent à peu près le même : né entre 1940 et 1955, il est en retraite, généralement de niveau Bac + 2 ou 3, souvent très marqué par un passage plus ou moins long dans la Fonction Publique, il reçoit en général une retraite assez confortable sans être non plus gavé d’or, genre retraite de prof en fin de carrière…ne me dites pas que vous n’en n’avez pas autour de vous ? Ce genre de clown, plus particulièrement les femmes que je finis par détester, coure d’expos en expos, de cinoche en cinoche, de concerts gratuits en concerts gratuits, sans omettre les indispensables Taî Chi, cours de théâtre et autres ateliers poteries, où l’on n’en finit pas de traiter de génial des récipients bizarres qui rappellent un peu les cadeaux de fêtes de mères, rapportés par nos enfants lorsqu’ils étaient en maternelle et qu’on flanquait vite dans un coin de placard…il faut pour clôturer le tableau, ajouter les confs à mémés, où ces reines de la bouffonerie et du superficiel, jouent à l’étudiante en prenant des notes, écoutant religieusement n’importe quoi, de l’évolution des coutumes culinaires en basse Provence au déchiffrage de l'écriture sami sur les cailloux arides des toundras du Grand Nord...bien sûr, tout ce petit peuple est de gauche, ça va de soi, vénérant le Dieu Partage et ne manquant jamais ce qui remplace la messe, c'est-à-dire, le pot entre copines avec gobelet en plastique et quiche maison, une sorte de pâte immangeable, qui n’a pas grand-chose à voir avec la spécialité lorraine, car en général, ces disciples de Annie Ernaux n’ont rien de commun avec la Mère Brazier….
En fait, le problème, c’est la peur de la grande faucheuse…alors, il faut occuper l’esprit, ne pas penser trop longtemps, rester seul le moins possible et faire croire aux autres, qu’on se cultive et qu’on fait enfin, ce qu’on n’a jamais eu le temps da faire, avoir un peu de passion pour quelque chose !