La théorie du genre….la belle affaire…j’ai été élevé comme une fille, dans un milieu modeste (il l’était surtout sur le plan de la construction intellectuelle)…. Fils unique, j’étais très maigre avec un creux au sternum, comme Hervé Guibert se décrivait dans son très beau roman « Les parents » et donc, nul en sport…j’ai, comme Yves Saint Laurent, un personnage dont le parcours chaotique me passionne toujours, été la risée et le souffre douleur de mes petits camarades à l’école…j’ai même été dragué par des mecs, mais je n’ai pas jamais donné suite, car cela ne m’attirait pas et, heureusement pour moi, à mon avis, je n’ai pas croisé sur mon chemin un Pierre Bergé, brillant, séducteur et prêt à m’enfermer sous son aile protectrice…les filles m’intéressaient davantage…et puis, j’ai fait le parcours que j’ai fait…si j’étais Edouard Louis, le jeune auteur, qui coure les médias pour faire la promotion de son bouquin (Eddy Bellegueule) ce jeune sociologue au parcours adolescent proche du mien, passionné par Bourdieu et Annie Ernaux (que j’ai également beaucoup lus), je ne m’engagerai pas pour le genre….car, si j’étais tombé sur un professeur moyen, un militant, un petit communard endoctriné, comme il y en a tant dans les banlieues, qui m’aurai enseigné sans grande connaissance, la théorie du genre, j’aurai peut être eu un autre destin que le mien…je n’aurai peut être pas eu cette sensibilité à fleur de peau, cette révolte qui gronde toujours malgré mes 64 ans, et je ne n’aurai peut être pas utilisé cette flamme, ce regard si particulier, cette violence, même, que mes proches me reprochent souvent, mais qui m’a permis de gagner ma vie, en distinguant très vite dans les entreprises, ce que les plus bien diplômés ne voyaient pas, ce regard, qui m’a permis d’anticiper souvent les événements à venir et d’être, au risque de passer pour un orgueilleux, souvent considéré comme un peu visionnaire …je ne serai peut être pas là, pour dire à ces petits bourgeois, qui pensent, alors qu’ils ont souvent grandi avec une cuillère en argent dans la main, que la société peut remplacer l’amour (ou pas) de parents, qui ne seraient que de simples géniteurs… mes parents que je ne juge pas, car ils avaient à porter l’Histoire du XXème siècle, sans en avoir toutes les clés, les humiliations de la classe ouvrière et de leurs pères, soldats appelés de force comme « bonhommes », lors d’une guerre atroce, où les plus gradés, en général issus des classes favorisées, considéraient les hommes du rang comme de la viande sans valeur, et comme de vulgaires pions, exécutants de leurs stratégies….je ne serai pas là pour hurler, avec toute mon énergie, à cette gauche qui se croit humaniste, qu’elle ferme sa gueule (on voit bien comment les différentes politiques socialistes ont résolu les problèmes d’inégalités à l’école, et modifié les problèmes d’ascenseurs sociaux, on peut voir même, comment cette gauche, malgré les discours de son Président, inverse la courbe du chômage), cette gauche avec ses promesses démagogiques de vouloir changer le monde…
Car seule compte la liberté, et seul compte le combat personnel, qui permet à un individu, de briser (ou pas) ses chaînes….