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  • De l'excellence à l'arrogance

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    La soirée du 14 juillet au Champ de Mars à Paris, était au niveau où elle se doit d'être, compte tenu de la place privilégiée qu’occupe Paris sur la scène mondiale, et moi, qui fait souvent dans la critique acide, je dois reconnaitre que la capitale donnait à voir hier un spectacle de grande qualité.

     Le choix du concert classique est d’abord une bonne idée, répondant à l’objectif, de tirer pour une fois, les choses vers le haut, et à celui de faire dans le soft, afin de calmer les esprits un peu échauffés et d’éloigner les casseurs, qui inquiètent tellement les services de police qu’on hésite, comme le 1er janvier, à faire de grandes manifestations à Paris.  

     Commençons par le Concert de Paris, qu’Anne Hidalgo veut inscrire depuis l'année dernière, comme rendez-vous annuel des événements majeurs de notre planète devenue Village Global. Ce fut un moment festif et de bon goût, avec une programmation intelligente pour ce genre de récital populaire, destiné à une très large audience, fait de  morceaux empruntés à la fois, au monde de l’opéra, de l’opérette, et également au répertoire des grands classiques de la musique de film. Courts, connus  du plus grand nombre, ils célébraient la Guerre et la Paix, mélangeant Wagner, Offenbach, Berlioz, Donizetti, la guerre des étoiles ou Michel Legrand, interprétés par des stars du lyrique, avec entre autres, un superbe duo par le couple Dessay Naouri pour évoquer le départ des militaires en Algérie des Parapluies de Cherbourg.

     Pour la retransmission en Eurovision, la  mise en images était également adaptée, utilisant tout simplement le décor naturel  d’une ville adorée par les touristes, constituée de plans réalisés d’un hélicoptère qui captait le coucher du soleil sur Paris. Bref, on peut imaginer qu’un anglais ou qu’un chinois pouvait trouver là ce qu’il attend.

     Vers 23 heures, fut tiré le feu d’artifice, qui se voulait grandiose, associant les techniques les plus avancées en la matière, offrant un spectacle original et même poétique, lorsque par exemple, on vit un personnage de lumière grimper le long de la Tour Eiffel.

     Mais de l’excellence, on est passé à l’arrogance, car à vouloir en faire trop, on finit par attraper une indigestion. Au bout de vingt minutes de fusées éclairant de tous côtés l’esplanade, le public venu très nombreux (500 000 je crois) applaudissait…mais cela repartait de plus belle…et ainsi de suite, pendant encore  vingt bonnes minutes…et du coup, on finissait par se dire que la Mairesse avait pété un câble, qu’elle devait être en pleine crise d’orgueil paranoïaque sur le dos des contribuables, comme si il fallait montrer à tous ses anciens adversaires, qui lui avait tellement dit que Paris était triste et petit bras, qu’elle en avait dans le porte monnaie…à ce propos, d'ailleurs, je pense que les fournisseurs de ce genre de prestations auraient intérêt à associer encore davantage, des performeurs d'art visuel, la sensation d'excès étant peut être due à la redondance de répétitions des bouquets de feux.

    "Je vais vous en donner de la lumière, ils vont pouvoir s’accrocher à New York, Londres et Berlin…vous allez voir comment la petite inspectrice du travail peut jouer à la productrice d’un film digne de Léo Carax, et hop, mettez-moi une caisse supplémentaires de lance flammes et de fontaines....  j'en veux encore pour 100 000 euros, SVP…alors, il est pas beau, mon déluge pyrotechnique sur la Tour Eiffel, non mais, et je veux du laser partout, avec des étoiles qui scintillent et des cascades qui coulent de haut en bas... comment cela, on a dépassé le budget, où on doit faire des économies...je veux aussi du bleu, blanc rouge à la fin…vous allez voir si le petite brunette qui était derrière Delanoë, elle peut pas vous faire du Pompadour Grand Siècle...".
    ...tout avait si bien commencé….ah, ces français...ils ne changeront jamais...