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  • La France, une drôle de série !

    Dans Lilyhammer, qui est diffusée en France par Arte et Canal+, la série norvégienne met en évidence la différence de culture entre un américain d’origine et les habitants de Lillehammer, petite commune du sud de la Norvège de 25 000 habitants, habitués à vivre dans un système de type socialiste, avec une bureaucratie dominante et le poids important du collectif.

    On vit la même chose en France, entre partisans de la mondialisation, formés à l’entreprise libérale et ceux qui sont issus en particulier  de la Fonction Publique. On pourrait probablement trouver des solutions à l’emploi, se mobiliser pour aider les créateurs français, qui sont parmi les plus nombreux d’Europe, mais ceux-ci ont ensuite à souffrir d’un total manque d’accompagnement et d’un manque de sociétés prêtes à risquer leur capital sur des TPE. Trouver un local, par exemple, n’est pas si simple que cela : faut-il être dans un centre ville au loyer cher ou à la périphérie plus problématique sur le plan commercial, faut-il investir dans des travaux pour modeler l’entreprise à son image ou faut-il la jouer plus soft et rejoindre une pépinière dédiée mais souvent aussi triste à mourir, faut-il beaucoup de place pour loger matériel et salarié (s) ou faut-il seulement investir dans un vitrine commerciale, etc….et je peux multiplier le nombre de problèmes que le nouveau dirigeant doit résoudre, des questions qui ne s’apprennent pas sur le banc des universités à ce jour. les boites qui sont prêtes à fournir du service (juridique, marketing, finance, etc...) sous forme de capital  à un porteur de projet, ne courent pas les rues.

    On pourrait être d’accord pour chercher des solutions, mais tout le monde ne partage pas mon avis, à commencer par les créateurs eux-mêmes, qui sont par exemple, plutôt tentés par des aides publiques en allant taper à la permanence du député du coin. Pire encore, est la position de ceux qui sont loin de ces questions, étant parfois bien diplômés, mais rêvant encore d’une révolution post libérale ou imaginant que c'est le gouvernement qui doit résoudre les questions d'emplois.

    En Scandinavie, le cahier des charges impose aux sociétés d’audiovisuel, qui profitent des aides de l’Etat,pour créer leurs séries, et qui verront leur film diffusé par les chaines publiques ou par Netflix, de faire dans l’éducatif et d’en profiter pour utiliser les séries pour sensibiliser, voire faire bouger la société, comme dans Lilyhammer.

    En France, comme le rappelle Léo Scheer, qui vient de sortir un livre sur la naissance de canal +, le pouvoir socialiste est souvent plus libéral que la droite, en tentant d’afficher l’inverse, de nombreuses élites de gauche (parisiennes, je veux bien l'admettre) étant libérales libertaires, tentées même parfois par des modèles anarchistes et faisant leur petite cuisine sous le manteau.

    Le problème,  c’est ce paradoxe, qui crée encore plus que sous Mitterrand, qui avait l'épaisseur nécessaire pour tenir son monde qui se sentait trahi, un schisme entre pouvoir et peuple qui ne sait plus où il habite et qui le représente..