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  • Vents contraires

    Hollande et Obama sont à mi mandats, et tous deux sont bien impopulaires dans leur pays. Nombreux sont les libéraux et les socialistes, qui n'osent plus avouer, tant ils sont déçus, qu'ils ont voté pour leur Président d'un côté comme de l'autre de l'Atlantique.

    Même si les deux personnages sont peu comparables, ils ont néanmoins un point commun : tenter de réconcilier des demandes de leurs électeurs de plus en plus opposées et justement, irréconciliables.

    D'un côté, on a une tendance libérale forte, bien plus forte encore aux USA qu'en France chez les conservateurs, pour qui la liberté est une valeur fondamentale et qui pousse pour que chaque être humain se prenne en charge et lutte pour son évolution, finance l' éducation de ses enfants, son bien être, sa sécurité, sa santé, sa culture, son patrimoine, son assurance, que sais-je, et que c'est par la responsabilisation des individus que viendra le bien collectif et la prospérité pour le plus grand nombre. Quant aux faibles, aux malades, aux handicapés mentaux, ils n'ont qu'à se partager les miettes des dons et de la charité. Quant à l'immigration, elle est possible, dans la mesure où elle est contrôlée, fortement encadrée et réalisée sous la condition que les entrants s'engagent à adopter us et coutumes du pays, argumentant avec raison sur le fait que trop d'immigration risque d'emporter les valeurs en cours. Je passe sur les croyances religieuses, qui pour un nombre de plus en plus grand d'intellectuels, passent comme totalement ringardes, l'avenir étant dans une sorte de transhumanisme, mélange de bio technologie réparatrice, réduisant les inégalités par bidouille sur l'ADN et de bouddhisme revisité (lire et écouter Attali, le maître du genre) .

    De l'autre, les verts qui militent pour la décroissance, qui, au fond, ne croient pas beaucoup à l'entreprise et à la compétition, ramenant avec juste raison le fait que la planète est un bien collectif, qui ne peut pas être comme un gâteau qu'on s'arrache en fonction de sa puissance et que l'on doit jouir davantage de la nature que de technologie croqueuse de terre rare et de ressources. De l'autre, on trouve ceux qui pensent que la Terre est ouverte à tous, que les frontières sont dépassées et que c'est aux plus riches de s'adapter pour accueillir les plus pauvres, les rescapés des désastres écologiques, les persécutés par les extrémistes, comme on le fait quand on accueille des invités, à qui on cherche à faire plaisir en cuisinant un bon plat qu'on imagine apprécié de ses hôtes ou qu'on réconforte quand ils ont passé deux heures dans les embouiteillages. De l'autre, on trouve des musulmans, qui ne veulent plus être stigmatisés, assimilés à des êtres inférieurs et qui pensent par exemple, que la religion est indissociable du politique et de l'économie, afin de cadrer les individus pour ne pas sombrer dans une liberté débridée qui mène à tous les excès.

    J'ai bien conscience que mon tableau est grossier, incomplet et très discutable, il a seulement pour but, en quelques coups de crayon, de brosser une esquisse de nos divisions, chaque proposition étant par ailleurs souvent fondée...sauf que c'est toujours partiellement vrai.

    Alors, nous sommes condamnés à nous détester et à refuser de plus en plus la démocratie, puisqu'il est utopique de croire que nous pouvons être représenté par un Président ?

    C'est probable....Jusqu'à tant que nos oppositions nous menacent vraiment tous et que nous sentions que notre avenir à très court terme est menacé...probablement et dans le scénario le plus optimiste...c'est l'ancien formateur en conduite du changement, qui en était arrivé au triste constat que les hommes ne changent vraiment que sous la contrainte., qui vous le dit.