-Allo….oui salut… T’as pas deux milles euros, là je suis vraiment coincé, c'est exceptionnel, n'en parle à personne, je te rembourse dés que possible…
C’est à peu près ce qui serait passé dimanche avec Tsipras qui a appelé Merkel au téléphone, pour lui demander une aide urgente pour son pays, rapporte la presse germanique ce matin….visiblement, rien ne va plus en Grèce, entre un Gouvernement qui joue des doubles, voire des triples jeux et qui envisage toujours de tenir ses promesses face à ses électeurs (embaucher des fonctionnaires, par exemple ou réduire le temps de travail), tout en disant à ses créanciers qu’il va respecter ses engagements (visiblement impossible) et faire des économies....à mon avis, on se rapproche de nouvelles élections...Tsipras ressemble à un petit patron de PME acculé à la faillite qui fait le beau devant ses actionnaires, en leur offrant l'apéro avec sa CB malgré un compte largement à découvert, et qui cherche à gagner du temps avec ses fournisseurs en payant des petits bouts, tout en sachant au fond de lui même que les carottes sont cuites…
De son côté, Varoufakir se serait présenté en touriste vendredi cool et les mains dans les poches à Riga devant ses collègues ministres des finances, ne sachant probablement plus comment s’en sortir si ce n’est en faisant des déclarations à la Pialat citant Roosevelt « vous avez la haine de moi et je me réjouis de votre haine »...du coup hier, Tsipras a annoncé un remaniement de son staff financier...ce dernier n'est pas en manque, au moins cinq profs universitaires marxistes gravitent autour de Syriza, Varoufakis étant probablement le plus souple et le plus ouvert sur le plan idéologique, malgré son caractère emporté...le nouveau est déjà vu comme un pur, calme mais gauche de la gauche...
On ne trouve pas dans la presse française ce genre d’informations (pas notre culture, même le Figaro ne balance pas le dixième de ce que se permettent les teutons, seul Quatremer de Libération est assez virulent sur son blog européen, mais il faut dire qu'il est à Bruxelles)....en France, Arte dimanche soir, préfèrait évoquer les pots de vins versés jadis par les allemands de Siemens aux fonctionnaires grecs…en Allemagne, il y a déjà longtemps qu’on n’y croit plus, mais on cherche à sauver l'image d'un pays qui ne veut plus passer pour des gros nazillons, décrivant quand même Syriza comme un agglomérat de partis déchirés et de tendances assez éloignées les unes des autres (anciens socialistes, extrême gauche dure, féministes, altermondialistes anti capitalistes, écolos, etc…on se croirait en France), et multipliant les descriptions d’un ramassis d’amateurs vus comme démagogues et irresponsables…
Jusqu’à quand faudra t-il faire semblant pour ne pas mettre en danger l’euro, perdre une puissance militaire et ouvrir encore plus une poche de la plus grande source d’immigration clandestine de l’Europe, se demande presque chaque jour Die Welt ou le Frankfurter…dans le presse grecque de gauche qui soutient Syriza, on rappelle par contre, que ce sont les plus pauvres qui font les frais de l’austérité imposée par l’UE, que la côte de popularité de Tsipras est bonne compte tenu de la conjoncture et que la gauche italienne soutient le Gouvernement Grec…
Chacun pensera ce qu’il veut…mais la culture dominante dans un pays dit démocratique comme la France, l'Allemagne, la Grèce, c’est quand même quelque chose en matière de manipulation de l’information…