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  • La la Land au cinéma, un film très américain

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    J’ai vu La La Land, le film promis à de multiples Oscars, sorti aujourd’hui en France. Autant le dire tout de suite, c’est du vrai cinéma américain, avec gros budget, style hollywoodien, avec pléthore d’éclairage (pas trois mandarines comme dans les fictions à la française d’aujourd’hui) et chorégraphies un peu folles et avec aussi, sa part de guimauve et de bling bling…

    Dans la première demi heure du film, je me suis demandé si je devais rester là…cette évocation moderne de West Side Story, du cinéma de Resnais ou de Demy  (l’époque où le cinéma français faisait fantasmer les américains) , avec certes des moyens techniques très actuels (comme dans la scène du planétarium), me cassait un peu les pieds…J’ai d’abord trouvé cela un peu niais, un peu surfait, un peu ringard, voire un peu raté ….

    Et puis, l’histoire prend corps au fil du temps, on s’accroche aux deux personnages, qui veulent vivre leur rêve, l’un dans le jazz, l’autre dans la comédie..

    La détermination des personnages qui ne veulent pas lâcher le morceau, malgré les échecs, l’un dans ses concerts, l’autre dans ses castings, rappellent le gout du metteur en scène Damien Chazelle pour l’effort et la volonté, évoqué jusqu’à la folie dans Whiplash, son précédent long métrage, qui racontait l’acharnement d’un batteur pour atteindre l’excellence. Et c’est de ce point de vue que le film est passionnant, ce n’est vraiment pas un film de culture française…Car la leçon de vie de la La Land est que rien n’est jamais donné et qu’il faut parfois perdre beaucoup pour gagner autrement, en rebondissant et en capitalisant sur ses échecs…Ce n’est pas un film de bureaucrate planqué ou de petit candidat socialiste qui ne voit que subventions et aides de l’Etat comme solutions possibles pour construire un projet…Là, il faut bosser et faire des ménages pour trouver du fric, ne pas compter ses heures, prendre des risques et prendre des coups pour se remettre en cause, en renonçant au grand amour de sa vie…C’est au fond un film très libéral, sur la gagne, où les leçons des autres sont importantes mais où la fraternité et l’égalité ne sautent pas aux yeux (la vie est une compétition, c’est à toi seul de trouver ta voie et de construire ta vie) et c’est surement pour cela que le gaucho de Télérama (Pierre Murat) a trouvé cela insignifiant et sans intérêt…Le romantisme et la nostalgie à l’américaine auront sûrement du mal à toucher les français….dommage, car c’est aussi un film plein d’énergie, même si tout n’est pas parfait, un film sur le dépassement de soi même, qui ne sent pas les anxiolytiques à plein nez…