Nous sommes à Londres dans les années 50, dans une grande maison de couture. Le créateur, magnifiquement incarné par Daniel Day-Lewis est un personnage très égocentré, qui se protège de manière obsessionnelle, ne supportant pas le moindre bruit, comme celui d’une petite cuillère heurtant le bord d’une tasse à café ou le moindre changement dans ses habitudes alimentaires…
Sa sœur, une sorte de Pierre Bergé au féminin, fait tourner la maison, veille sur tout, créant entre son frère et le reste du monde, une sorte de barrière infranchissable….Mais une petite serveuse va tout bouleverser….
Ce qui m’a le plus intéressé dans ce film est le personnage très réussi du créateur de mode, avec une psychologie très crédible, quand on connait un peu la biographie des grands couturiers…
Par contre, du côté du personnage féminin, c'est loupé de mon point de vue, une vague histoire romantico-psychologico- romanesque qui ne tient pas la route.
Admirateur de Hitchcock, Anderson cherche à nous conduire dans un scénario à tiroir, auquel j’ai eu du mal à adhérer…Par contre, je suis très admiratif de la réalisation, très soignée, on sent qu’on a affaire à un perfectionniste et l’hôtel particulier qui sert de cadre, est tout à fait proche de l’ancien atelier YSL avenue Marceau, avec son show room au rez de chaussée, son escalier, l’atelier de couture en étage et les salons au dessus ….
Au final, j’ai trouvé cela un peu long, avouant même en avoir un peu marre à la fin, avec une histoire un peu trop décalée à mon goût, en contradiction avec la finesse de la mise en scène.