Nous sommes le 8 Mai…J’ai envie de faire un triste parallèle entre la France de Pétain en 1940 et celle de Macron…Que de similitudes….La France est coupée en deux : zone libre, zone occupée, zone rouge, zone verte…Nous avons connu l’exode, la fuite des parisiens les plus riches vers la zone libre, il nous faut maintenant vivoter en nous méfiant les uns des autres…Il faut dire que tout avait commencé avec une promesse de révolution : Révolution Nationale pour l’un, Révolution (le livre) pour l’autre…Nous retrouvons les mêmes types de discours militaires, paternalistes, autocrates, avec un fond de culpabilité, les mêmes appels à la solidarité (compassion et sollicitude envers les malheureux, les personnes seules), les mêmes félicitations qui sonnent faux (de l’admirable armée à l’extraordinaire mobilisation des soignants), la même promesse d’un ordre nouveau plus juste, la même valorisation de la terre (qui ne ment pas, celle qui va nous nourrir), et au final la même politique : démagogue, à haut risque économique, avec de nombreuses contraintes et restrictions de liberté, le même mépris de la valeur humaine (et de la mort) d’un peuple considéré majoritairement comme une masse d’adolescents qu’il faut bien gérer (que nous comparons à des allemands toujours aussi supérieurs).
Car dans les deux cas, c’est la faillite de l’Etat qu’il faut payer, son inorganisation, son manque d’anticipation, avec des décrets qui se multiplient dans l’indifférence générale (voir blog de Médiapart ci-après)…
Tous deux savent admirablement utiliser la peur, prenant conseil de leurs médecins (souviens toi du bon docteur Ménetrel) entraînant les mêmes comportements chez les français, la soumission à des règles absurdes, l’irresponsabilité, le reniement accepté des droits individuels (et du secret médical)…
Tu vois bien que la culture ne sert à rien…Tous les français ont étudié cette période, ont lu des livres, ont visité des musées…mais cela ne les empêche pas d’accepter sans hésiter les ridicules attestations, les interdictions de plage, de forêt, l’inscription docile sur des fichiers…Qu’on ne vienne plus jamais me parler des mauvais français de cette époque et de leur manque de courage…Je sais aussi que lorsque viendra la libération, la vraie (dans quatre ans peut être, dans les guerres, nous pensons toujours que cela va être bref), ces mêmes français se verront tous comme de grands résistants…
Ainsi va la nature humaine…Ah, l’héritage, c’est toujours lourd à porter, qu’il soit familial ou national, le poids de l’Histoire et de la génétique pèsent lourd dans le déterminisme…
Bonne journée quand même…
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Personnes âgées: voilà la circulaire d
Appelons-le Matthieu pour lui éviter un licenciement brutal. « La lecture de votre article “Euthanasie ? Non : Euthanasie !” m’a fait repenser – écrivait-il – à un document découvert sur le site de la SFAR portant sur les recommandations relatives à la “Décision d’admission des patients en unités de réanimation et unités de soins critiques dans un contexte d’épidémie à Covid-19”. En lisant ce document, j'ai ressenti un réel malaise avec l'impression que chacun ne pourrait effectivement pas accéder à la réanimation faute d'un “équilibre entre les besoins médicaux et les ressources disponibles” ... Je suppose, poursuit mon correspondant, « que vous avez déjà pu lire ce document, mais je vous en laisse le lien ci-contre : https://sfar.org/download/decision-dadmission-des-patients-en-unites-de-reanimation-et-unites-de-soins-critiques-dans-un-contexte-depidemie-a-covid-19/ Quand je l’ai lu, j'ai également pensé que devoir être confronté à un tel choix pour les soignants et accompagnants de personnes âgées n'était pas normal.. »
Publié par l’Agence régionale de santé (ARS) d’Île-de-France, ce document, effectivement daté du 19 mars 2020, a été « rédigé collégialement par un groupe d’experts régional : Élie Azoulay, Sadel Belloucif, Benoît Vivien, Bertrand Guidet, Dominique Pateron et Matthieu Le Dorze ». Il est d’ailleurs cité comme référence par le ministère des Solidarités et de la Santé (https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/fiche_ehpad_etablissements.pdf).
Avant d’en venir au contenu de cette circulaire, je voudrais dissiper une confusion présente dans certains messages reçus sur ma page Facebook. Il y a, selon moi, deux situations différentes :
- celle du médecin qui décide du sort de son patient, en tenant compte l’avis dudit patient et de ses proches, mais en en assumant seul la responsabilité en son âme et conscience. Cela existe depuis la nuit des temps et ne pose de problème que si la décision est contestable et fait l’objet d’une plainte ;
- celle d‘un groupe de médecins qui, avec la caution d’un ministère, poussent vers la mort des milliers de personnes dites « fragiles » qu‘ils ne connaissent ni d’Ève ni d‘Adam, en incitant le personnel hospitalier à ne pas les admettre en réanimation. Ceux-là, à mon avis, relèvent du tribunal. D’autant que ce dernier disposera d’une preuve à charge : un texte qui, par moments, nous renvoie neuf décennies en arrière.
N’étant pas médecin, j’ai aussitôt consulté le docteur Pierre-Jacques Raybaud, très engagé dans le combat contre le Covid-19 et qui, dans sa pratique de généraliste, s’est heurté à plusieurs reprises, ces dernières semaines, à des responsables hospitaliers refusant d'admettre en réanimation des patients âgés malades du Codiv-19 : il peut en témoigner.
Selon lui, ce texte constitue un appel au « triage systématisé des patients ». Comment, poursuit-il, « peut-on prédire aussi facilement la fin de vie d’un patient ? Tout médecin a connu dans sa carrière des améliorations spectaculaires dans des situations extrêmes ». Raybaud s’étonne aussi de la formule « en raison du caractère extraordinaire, mais personnalisé ». Pour lui, « ce genre d’opposition, c’est le début de la fin. Ce n’est plus de la médecine. Dire une chose, puis son contraire, en dire une autre et l’atténuer par divers procédés n’est pas compatible avec la médecine." Les auteurs, souligne-t-il, parlent de « décision collégiale », mais plus loin ils écrivent que « la place laissée aux proches risque d’être limitée dans la décision du refus de réanimation ». Bref, conclut le docteur Raybaud, le document prétend se fonder sur « l’attitude individuelle de chaque médecin en son âme et conscience », mais en fait, « tout en prenant la précaution de peser chaque mot, il pousse à la roue d’un triage systématisé ».
C’est en effet l’impression qui ressort de tout le texte, mais en particulier du passage consacré, en page 6, à la « non-admission en soins critiques ». Les médecins évoquent quatre cas, que je cite ci-dessous in extenso :
i. Soit parce que refusé par le patient (et/ou la famille)
ii. Soit du fait d’une absence de signes de gravité pour la réanimation (avec poursuite de la prise en charge par exemple sous couvert d’une oxygénothérapie dans un service classique) ;
iii. Soit parce que l’admission en soins critiques relèverait d’une obstination déraisonnable, définie par des thérapeutiques ne bénéficiant pas au patient, disproportionnées par rapport au bénéfice attendu, qui n’auraient d’autre but qu’un maintien artificiel — et transitoire — de la vie au prix de souffrance pour le patient et ses proches, et d’une détresse des équipes. Une telle admission risquerait aussi de priver un autre patient d’une prise en charge en réanimation, alors qu’elle/il aurait plus de chance d’en bénéficier. Ainsi, nous considérons licite de ne pas admettre un patient en réanimation dès lors qu’il s’agit d’une obstination déraisonnable, y compris si une place de réanimation est disponible.
iiii. Chez ces patients non-admis en soins critiques, les soins ne sont pas interrompus, mais s’intègrent dans le cadre d’un accompagnement en collaboration avec les spécialistes d’une telle prise en charge palliative afin d’assurer une absence de souffrance et une fin de vie digne et apaisée, en présence de leurs proches. »
Vous avez bien lu ? Les signataires n’ont pas le moindre doute sur la destination vers laquelle ils envoient les patients qu’ils refusent en réanimation : « Les soins ne sont pas interrompus, mais s’intègrent dans le cadre d’un accompagnement en collaboration avec les spécialistes d’une telle prise en charge palliative afin d’assurer une absence de souffrance et une fin de vie digne et apaisée. »
Et il s’agit pas là de propos théoriques : selon Le Canard enchaîné, en quelques jours, « les patients de plus de 75 ans en réanimation sont passés de 19 % à 7 % et ceux de plus de 80 ans de 9 % à 2 %. »
On frémit à l’idée que des médecins, dans la France du début du XXIe siècle, se croient autorisés à accompagner vers la mort des milliers de personnes « fragiles ». Certains amis m’ont reproché d’avoir évoqué l’Allemagne nazie. C’est qu’ils m’ont mal compris : je ne pense évidemment pas à la Shoah, mais à la première étape du génocide : la liquidation des malades mentaux. Plus de 100 000 handicapés sacrifiés au nom de la liquidation des « bouches inutiles » et de la libération de lits pour les jeunes soldats blessés.
Comparaison n’est évidemment pas raison. Mais que dire de la sortie de ce vice-gouverneur républicain du Texas déclarant : « Personne n’est venu me demander si, en tant que personne âgée, j’étais d’accord pour prendre des risques si cela pouvait sauver l’Amérique que toute l’Amérique adore et la transmettre à nos enfants et petits-enfants. Si c’est ce que l’on obtient en échange, je fonce » ? Les signataires de la circulaire du 19 mars enrobent leurs directives mortifères dans un discours déontologique politiquement correct. Leur texte n’en transpire pas moins l’eugénisme.
Dominique Vidal.
PS : Une question me taraude : pourquoi la plupart des médias ne semblent pas intéressés par l’analyse du texte intégral de cette circulaire ?