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  • Le cantique des quantiques ou le pouvoir démesuré des physiciens

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    Alors que je termine "Les Ingénieurs du chaos" de Guiliano Da Empoli, Spengler (L'homme et la technique), « La physique quantique pour les nuls » et que je commence les œuvres complètes d'Isaac Babel, un juif russe qui a fini fusillé, après un procès expéditif, sur les ordres de Beria, pour proximité supposée au trotskysme, trahison à Staline et ....espionnage pour le compte de Malraux.

    Quel lien entre tout cela, allez vous me dire....Vous allez voir où me mènent mes intuitions et mes choix qui n'ont rien du hasard....

    Je vais commencer par évoquer Spengler, un philosophe allemand, grand connaisseur de Nietzche et disciple de Schopenhauer, qui a publié en 1918 le premier tome d'un essai sur la Décadence de l'Occident, suivi d'un second tome, publié en 1922.

    Dans « L'homme et la technique » édité en 1931, Spengler dès les premières pages reprend ses thèses sur la « culture Faustienne* », la recherche du bonheur dans l'oisiveté pour le plus grand nombre, qui mènerait pour lui, à l'abime, avec d'un côté ses débats enflammés sur la GrossKultur promise par Goethe, où tout devait être culture, y compris l'histoire d'un morceau de pierre d'un vieux château, opposant la quantité à la Qualité  (que Spengler condamne par rapport  à ce qu'il appelle la « vraie culture » qui serait la culture spirituelle, la culture de l'Ame), et de l'autre, la connaissance scientifique, qui devrait tout résoudre pour soulager par la machine le travail de l'homme :

    « Le but de l'humanité consisterait à soulager l'individu d'autant de travail que possible en le reportant sur des machines. Affranchissement de la misère de l'esclavage salarial et égalité dans le divertissement, le plaisir et la jouissance artistique ».

    Dans la préface rédigée par Michel Onfray, celui-ci rappelle, surement avec malice pour appuyer sa vision de l'égalité contraire à l'esprit de Spengler qui n'était pas vraiment un démocrate « l'homme d'élite ignore le calme, il ne sait rien de la détente, il a besoin pour son œuvre de soumettre. L'asservissement et l'exploitation d'autrui lui sont nécessaires. C'est ainsi que nait l'esclavage ». On pense aux concepteurs de la Silicon Valley, qui veulent tout contrôler, du marketing personnalisé pour toujours plus de consommation (Spengler a beaucoup critiqué la Science quand elle se mettait au service du financier) aux comportements des masses et ceci me permet de faire le lien avec Da Empoli

     

    Car de la même manière, Da Empoli s'énerve à la fin de son livre, contre les physiciens, qui seraient les vrais puissants de ce monde, car pour lui, la physique a tué la politique : il cite longuement les manipulations à grands renforts d'algorithmes et de réflexion quantique qui ont permis l'élection de Trump ou le Brexit...et qui font que les hackers russes pratiquent la cyberguerre avec de plus en plus de « pertinence .

    Je pourrais évidemment ajouter le rôle majeur que les physiciens jouent dans la médecine et les progrès dans l'imagerie. Dans la physique quantique pour les nuls, on pense qu'on progressera vraiment sur la connaissance du cerveau avec l'ordinateur quantique, le cerveau et ses neurones obéissant peut être à des règles quantiques, en particulier au niveau de la conscience.

    Zinoviev que j'ai cité dans de précédents billets avait fait le procès de Soljenitsyne et de Sakharov, adorés par l'Occident (ce qui n'était pas réciproque, l'occident ayant seulement été manipulé par ces chercheurs pour se faire publier et défendre leur thèse....thèse qui a permis la victoire de Poutine et serait à l'origine d'une idéologie autocratique reprise par le Maitre du Kremlin, selon Zinoviev juste avant sa mort).

    J'ai découvert d'ailleurs qu'en russe, le verbe « mentir » n'existe pas, la traduction la plus proche étant « raconter des histoires »....On comprend que les russes s'amusaient beaucoup quand la Pravda récitait son charabia (Pravda = Vérité et Justice » en français)....Cela en dit long aussi sur notre rapport à la vérité (le péché du mensonge).

    A ce propos et j'en terminerai là pour ce jour, dans les œuvres d'Isaac Babel, se trouve un livre sur la France, cet écrivain soviétique étant venu en France pour la Troisième fois, en 1935....

    Il y décrit la France comme un pays de grande liberté, mais aussi d'immense hypocrisie et niaiserie.

    Pour lui, l'école et l'enseignement en France sont des plus (volontairement) médiocres du monde, un enseignement fait pour trier les élites et pour endoctriner les masses afin de leur bourrer le crâne avec des choses qui ne leurs serviront jamais, la plupart des français regrettant ce long temps perdu et toute cette énergie gaspillée....sous entendant que l'objectif serait de seulement former une minorité "digne de penser" en laissant se perdre le plus grand nombre dans des bavardages inutiles, tout en les maintenant à distance avec des milliers de lois et un régime policier répressif, en leur faisant croire qu'on peut aller vers un monde plus moral et plus égalitaire....un monde tant haï par Spengler...

     

    • Faust est le héros d'un conte populaire allemand qui a eu du succès au xvie siècle et qui est à l'origine de nombreuses réinterprétations. Il raconte le destin d'un savant nommé Faust, qui, déçu par l'aporie à laquelle le condamne son art, contracte un pacte avec le Diable qui met à son service un de ses Esprits — dit Méphistophélès, afin de lui procurer un serviteur humain, l'étudiant Wagner. Wagner devient son famulus — et lui offre, au prix de son âme, une seconde vie, tournée cette fois vers les plaisirs sensibles.