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Blog - Page 27

  • Etre transclasse rend fou, c'est pour ça que Poutine est fou !

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    Dans la Russie de Staline, c’est Soljenitsyne qui raconte ça, Beria, qui était le grand chef du NKVD (le redoutable ministère de l’Intérieur) avait inventé une terrible torture pour faire parler les pauvres types qu’ils arrêtaient. Les geôliers donnaient aux prisonniers qui devaient lutter mentalement contre l’incertitude de savoir s’ils sortiraient un jour, et qui étaient au régime sec, quelques fragments de bonne nourriture : un tout petit morceau d’un excellent hors d’œuvre, deux ou trois frites, un minuscule morceau de bonne viande, un petit bout de gâteau, afin de leur rappeler le monde d’avant, leur faisant croire que s’ils ne dénonçaient pas leur amis, ils ne reverraient jamais ce monde là…. et les types devenaient fous….

    Etre transclasse, c’est cette torture là, c’est avoir connu et approché à un moment de son existence le monde du dessus, d’une classe privilégiée, tout en sachant en vieillissant que cette ascension n’aura été qu’un mirage, que l’aboutissement raté d’un parcours risqué pipé d’avance, comme le rapportait Bourdieu, qui s’étaient senti mal dans sa peau en prononçant son discours inaugural au Collège de France, se sentant « méprisé » par ceux qui regardaient ses chaussettes qui n’avaient pas été achetées là où les classes supérieures se fournissaient, plutôt que d’écouter son texte, il percevait à quel point, lui qui avait écrit ce qu’il avait écrit, qu’il n’aurait jamais les bons marqueurs de classe, que son allocution serait toujours confuse, qu’elle n’aurait pas la limpidité de ceux qui sont bien nés, comme moi, j’aurai toujours la honte de savoir que vous, qui me lisez, vous corrigez mentalement mes fautes d’orthographes, un autre marqueur de classe, qui permet aux femmes éduquées de repérer de suite sur les sites de rencontre, à qui elles ont affaire….

    Tu crois qu’ Annie Ernaux n’est pas blessée, elle, qui a du avorter au péril de sa vie pour poursuivre ses études, tu crois que le soir dans sa piaule à Cergy ou ailleurs, même si elle est fière de sa notoriété, alors qu’au fond d’elle-même elle crève de solitude n’étant pas une notable entourée de sa cour, tu crois qu’elle ne pense pas à la gêne que ses enfants ont ressentie alors qu’elle publiait ce qu’elle publiait pour hurler sa douleur de femme et ses ébats foireux, comme toutes celles comme elles, qui ont du raconter au monde, leur soumission, leur viol, ne se pardonnant jamais comme toutes celles qui ont subies PPDA ou Weinstein, d’être tombées dans la gueule du loup en espérant être pistonnées ?

    Tu crois que le mec qui s’est endetté, sans savoir s’il pourra rembourser un jour pour payer ses études, il n’a pas la haine quand il est assis dans l’amphithéâtre, à côté d’un dandy qui est un fils à papa, que toutes les filles draguent parce qu’il a du pognon ?

    Souviens toi de ce que Thomas Tilti a réalisé au cinéma avec ses films comme Hippocrate, sur les inégalités de classe dans le monde médical, inégalités que tu peux constater quand tu te promènes à la Salpêtrière, que tu constates que les noms des pavillons sont en fait, pour la plupart, à part « le petit Charcot » tant moqué, tant soupçonné de complicité malsaine avec les femmes « hystériques », des noms qui appartiennent à des dynasties de grands toubibs ?

    Et Poutine comme Staline, viennent d’en bas, du rien, comme le criait Eustache, et ces gens là, qui se retrouvent un jour au sommet d’une puissance, aujourd’hui nucléaire, n’ont qu’une idée dans la tête, faire table rase des grands bourgeois et des aristocrates, qu’ils ne seront jamais, parce que les ambassadeurs et les élites de Harvard, ou des plus grandes écoles de la CIA ou de la Maison Blanche, venant du monde d’en haut, les verront toujours comme des types inférieurs, des minus, des intrus, des fous, qu’il faudra chasser un jour ou l’autre de leur fauteuil….

    Oui, le monde peut trembler, car Poutine pense comme un terroriste, il sait que quoi qu’il fasse, il sera toujours un éternel perdant, et donc, qu’il n’a rien à perdre, et s’il le faut, il fera ce qu’il a étudié tout petit à l’église, comme jadis Staline, l’église qui fut son seul refuge, il déclenchera l’Apocalypse…

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