J'ai découvert Amy Winehouse, après sa mort prématurée en 2011, j'avais de suite été séduit par sa voix. Le film Amy est un montage, fait d'un agglomérat d'images professionnelles (extraits de concert, interviews, actualités, galas...) et d'images privées réalisées avec un téléphone portable ou un camescope par ses proches ou elle même.
Amy était une mal aimée et l'écriture lui servait de calmant. Douée, elle trouva vite de quoi exister par sa production...elle aimait chanter, mais le milieu du spectacle quand on arrive au top, n'est plus du tout une plaisanterie d'adolescent, pour quelqu'un qui pense plutôt à déconner qu'à gérer sa carrière.
On suit donc pendant deux heures la descente aux enfers de cette jeune femme visiblement fragile, nature et généreuse, boulimique de tout, élevée par sa mère et sa grand mère (le père divorcé reviendra dans son environnement à l'époque de son succès)...sa mal vie est proportionnelle à son succès.
Drogues, alcool, médocs, tout y passe, parfois ensemble jusqu'à son overdose finale et l'image filmée devient de plus en plus voyeuse, glauque, destructrice, avec des remarques de journalistes qui font froid dans le dos par leur bêtise...
Ce n'est donc pas seulement au triste spectacle d'une artiste de grand talent à la dérive auquel on assiste, mais c'est aussi le pitoyable miroir de notre société médiatique qui nous est renvoyé... alors qu'Amy Winehouse fut brillante dans ses compositions jazzy aux accents rythm and blues, on ressort avec la gueule de bois, comme-ci on avait assisté à un spectacle romain de mise à mort dans l'arène par les lions...
Bon, le film, sorti ce jour, est diffusé avec peu de copies (en Région Parisienne, aucune banlieue ne l'a programmé)...il sera donc à mon avis peu vu, c'est peut être bien comme ça.
Ne sois pas si vexée
S’ils te traitent de traînée
Parce que, comme les journaux, tous les jours tu es imprimée
Amy Winehouse "Fuck Me Pumps"