J’aimais les Beachs Boys quand j’étais jeune, mais j’étais loin à l’époque d’imaginer ce que révèle le film « Love & Mercy », qui s’intéresse en particulier à Brian Wilson, brillant compositeur arrangeur chanteur, sans qui le groupe n’aurait pas connu un tel succès.
Le mérite du film est de nous faire pénétrer dans l’univers de folie qui entourait la vie de cet artiste génial, généré en priorité par son thérapeute Eugène Landy. Le psy, pas si fou que ça, qui avait repéré le talent du chanteur, débarquant dans sa vie en 75 lors d'une dépression , avait complètement pris le contrôle sur Brian, pratiquant ce qu’il nommait au départ une « Marathon Thérapy », un dérivé très personnel de la Gestalt, qu’il transforma en « Milieu Thérapy », soit une emprise permanente et totale sur la vie de l’artiste, gérant également ses rencontres, son emploi du temps, mais aussi les royalties de sa production.. et bien sûr la jolie facturation de ses prestations…
Mais d’autres personnages troubles tournent autour de Brian, à commencer par le père, alcoolique et pervers narcissique, très présent dans la carrière du groupe, la première épouse Marylin qui avait engagé le psy Landy pour « protéger » son mari , et le cousin et un frère de Brian, qui tenaient à exister dans le succès des Beach Boys…
Il ne faut pas oublier le rôle des drogues et du LSD, qui participent largement au délire et à la schizophrénie du leader des Baechs Boys, mais qui lui donne probablement également la possibilité de créer des mélodies devenues des légendes (l’album Pet Sounds collectionne les récompenses), aux harmonies souvent complexes, avec beaucoup de changement de tons, de rythme et de lignes d'accompagnement superposées dans l’arrangement. Le biopic, autorisé par Brian et sa seconde épouse Mélinda, censée l’avoir sauvée de sa folie, permet bien en 120 minutes de pénétrer dans l’arrière cour de Brian, qui rappelons le, chante encore (Love & Mercy) et qui devrait même, d’après Wikipédia, préparer un nouvel album. Pour apprécier pleinement le film, il faut se laisser porter par la maladie mentale, c’est évident qu’on ne crée pas des musiques aussi folles, en buvant du lait et en pointant tous les jours au bureau, avec une vie pépère chez mamy…