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Livre - Page 24

  • Mon tour du Monde

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    J’avais lu il y a quelques années, un roman (Baisers de cinéma)  de Fottorino, qui obtint en 2007 le Prix Fémina, et que j’avais trouvé assez nul. Mais dans « Mon Tour du Monde », c’est de tout autre chose qu’il s’agit. Eric Fottorino raconte d’abord sa vie de journaliste économique, puis ses grandes enquêtes qui le menèrent aux quatre coins de la planète, avant de se retrouver à la Direction du Groupe Le  Monde de 2008 à 2010 pour faire le sale boulot. C’est dans son passage au Monde que le bouquin est le plus intéressant, car l’auteur relate la vie et la descente aux enfers de ce qui fut le quotidien de référence français, avec les petites combines de l’intelligentsia gaucho, du redoutable Plénel au surfeur Colombani, en passant par le super grand marionnettiste, Minc, qui semble toujours jouer avec les ficelles de tout ce qui est important, l’étrange Perdriel  (patron du Nouvel Obs), etc…et bien sûr le trio maudit BNP, actuel propriétaire du Groupe : Bergé, ancien ami de Yves Saint Laurent,  Niel, le patron de Free et Pégasse, le milliardaire punk. Tout cela avec un petit détour par Carlo De Benedetti, qui fut mon ancien patron chez Olivetti (pas vraiment un enfant de coeur, qui doit sa chute temporaire à Minc, déjà gourou pervers dans les années 80) et qui détenant avec son fils le groupe  de presse Espresso (la Reppublica) a failli racheter le Monde...mais qui sentant probablement le panier de crabe assez nauseabond, a fait marche arrière.

    Fottorino ne se prive pas de livrer aussi, bon nombre d’anecdotes croustillantes sur Sarkozy, dont il tire un portrait assez peu flatteur (qui doit être assez proche de la réalité).

    Bref, c’est la France et la décadence intellectuelle de ses élites, avec ses trahisons, ses coups bas, ses manipulations, ses stratégies individuelles …et l’errance d’un groupe de presse, qui demeure quand même le principal organe journalistique du pays (le Monde, le Monde Diplo, Courrier International, la Vie, Télérama, etc…)