Non, le wutbürger n’est pas un nouveau type de hamburger…c’est un terme allemand intraduisible, juxtaposition de «Wut » (colère) et de « burger » (citoyen). Ce terme serait aujourd'hui l'un des plus employés par nos voisins allemands.
D’après Wikipédia, il pourrait signifier « des citoyens protestant et manifestant vivement en public leur déception sur certaines décisions politiques »…selon un journaliste allemand, le wutbürger se rencontre surtout parmi les séniors conservateurs craignant pour leurs intérêts…
Les allemands sont sensibles à cette hystérie un peu parano qui atteint les peuples, pas seulement chez eux avec Pegida et AFD, mais aussi du côté des admirateurs de Trump, UKIP, Le Pen, voire les Indignés, etc…en fait, il s’agit de peur…peur du complot des élites, peur des banquiers, des financiers (ce qui ramène aux racines du nazisme), peur des politiques qui auraient vendu leur âme aux puissants, à l'islam, à Bruxelles ou ailleurs, en laissant rentrer les migrants, en développant des politiques toujours plus libérales, en mettant les individus en concurrence , ou plus socialistes, avec toujours plus d’ impôts…
Le phénomène a déjà été observé dans l’histoire internationale, en particulier aux Etats Unis, mais permettant également l’arrivée du fascisme italien ou du communisme façon Staline…Aujourd’hui, on voit ce qui se passe en Pologne ou en Hongrie….il faut se rebeller « contre le mal », qui vient d’ailleurs et qui menacerait l’identité nationale et pillerait les états concernés…
Dans des périodes de crise ou de changement, les peuples se sentent dépossédés de leur culture et de leurs valeurs…c’est un phénomène qui d’après une étude parue dans Die Welt, intégrerait la presse, ces médias qui véhiculeraient une pensée malsaine, en manipulant l’opinion….La bande à Baader puise ses origines dans l’opposition au Groupe de presse Springer (Bild, Die Welt), par exemple…
Pour les spécialistes, la seule solution pour vaincre les peurs, qui alimenterait le Wutbürger, serait une analyse approfondie des craintes, en plaidant pour l’ouverture…
"Il y a une crainte réelle. Et il est très important que cette crainte soit écoutée et prise en compte. Il doit y avoir des ressources mises en place qui répondent à ces craintes ", a dit l'Archevêque de Canterbury, qui craint une crise migratoire colossale en Europe.