J'ai enseigné dans une boite privée il y a une dizaine d'années et ce matin, en entendant sur France Culture K. André(jeune instituteur ayant quitté l'EN) parler de son livre "les désarrois d'un jeune instit.", il m'a semblé important de rapporter ces quelques souvenirs.
Je passe sur ce qui m'est apparu comme un carcan, brisant toute initiative :
- quel parcours du combattant pour faire 30 photocopies,
- l'impossibilité d'utiliser un outil de projection
- la lourdeur administrative à vaincre pour faire une sortie, etc...
- plus grave, le grand (et triste) guignol des conseils de classe, avec les arrangements pour les enfants de "bons" et riches parents.
- je pourrai ajouter la permanence de ces petites formules médiocres d'un autre age (du style peut mieux faire) qui semblent complétement ancrées dans le système.
Un enseignant est un grand solitaire, qui doit tout apprendre et tout expérimenter tout seul (sur le plan pédagogique). Par exemple, je m'étais lancé dans un système de notation un peu original qui essayait de rééquilibrer ceux qui avaient été un peu trop lourdement aidés , il fallait ensuite négocier avec les parents et faire face à une direction qui ne voulait pas se mettre à dos ses clients ou ses pairs.
Je ne raconte pas la fin de mon expérience, à la fin de l'année scolaire, quand je me suis mis à douter. Une classe est d'abord un public, et gare à celui qui faiblit, la direction n'ayant alors rien de mieux à faire que de vous dire avec un certain mépris : il y en du bruit dans votre classe.
Au final, ce qui me désole aujourd'hui en écoutant ce jeune prof. cité au début, c'est que rien ne semble avoir changé et ne pourrait prochainement changer !
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Etre (prof) et avoir (les boules)