L’homme, agacé par le refus de Marie, devint plus incisif, en lui ordonnant presque de le suivre au casino, pour bouffer du petit bourgeois. Qu’elle ne s’inquiète pas pour son vélo, elle le récupérerait plus tard. Mais Marie commençait à prendre peur, cet individu lui paraissait plus que louche. Elle repensa aux viols commis dans la région, se terminant parfois en meurtres très sordides. Alors que les choses tournaient vite dans sa tête, elle aperçut Cédric, un vieux copain de plage, entrer dans le bar avec une copine. Marie sauta de la banquette comme si elle était propulsée par un ressort, s’agrippa au cou de Cédric, tout surpris de la trouver en ce lieu à cet instant. Elle raconta à Cédric qu’elle s’était disputée avec un prétendant, qu’elle n’avait pas le moral et qu’elle voulait bien prendre un verre avec lui et son amie. Au bout de quelques minutes, elle vit l’homme sortir du bar et prendre sa voiture. Elle laissa passer encore une bonne vingtaine de minutes puis enfourcha son vélo et reprit la route de la Villa. Jamais celle-ci ne lui avait parue aussi loin. Il faisait nuit et il commençait à pleuvoir, rendant la chaussée très glissante. Marie sentait son cœur battre très fort. Elle quitta le Touquet par les avenues les plus larges et prit la direction de la Canche. Le Touquet lui semblait enfouie au fond d’un bois, les arbres être des créatures hostiles. Enfin, elle aperçut la Villa. Marie était trempée, mais prit néanmoins le temps de faire une halte avant d’entrer dans la maison qui était encore allumée. Elle voulait se calmer, reprendre ses esprits et apparaître sereine à ses parents. Elle ne raconterait rien de ce qui s’était passé. Sa soirée resterait son secret, elle était satisfaite, elle s’était fait peur.