Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Politique

  • L'impossible égalisation

    La suppression du latin et du grec pour faire plus de pédagogie et pour éviter l’échec du plus grand nombre (même si Najat affirme que c'est faux, grâce à un superbe rétropédalage de brillante énarque qu’elle est) a fait beaucoup coulé d’encre cette semaine…je n’en suis pas choqué, simplement  je me bats comme l’égalisation de l’enseignement, affirmant que compte tenu de nos moyens actuels, l’offre devrait au contraire être totalement diversifiée, personnalisée et ouverte, vu qu’il n’est plus possible selon moi, d’enseigner le même tronc commun à un fils de cadre du Vème arrondissement parisien qu’à un enfant de petit chinois chez qui on ne parle pas français et à qui, j’aimerai qu’on permette de lui faire découvrir sa culture, beaucoup plus en profondeur plutôt que de lui bourrer le crâne à grands coups d’intégration et de laïcité, tout comme je trouve injuste qu’on bride par idéologie les meilleurs.

    Toute cette fuite en avant de l’enseignement vers une forme de normalisation socialiste est complètement absurde et je voudrai ici rappeler les travaux d’un sociologue français contemporain de Bourdieu, aussi  connu que lui à l’étranger (mais probablement trop dérangeant dans notre pays), à savoir Raymond Boudon.

    Raymond Boudon a démontré, grâce à un travail sérieux et documenté, que contrairement à ce que l’on peut imaginer et faire croire pour des raisons électoralistes, que plus on cherche à réduire les inégalités en renforçant l’enseignement de masse, moins on atteint l’objectif et ceci pour deux raisons essentielles :

    - d’une part, les études comparatives entre différents pays et à différentes époques ont toutes montré que des enfants d’élites s’en sortaient toujours largement mieux  que des enfants de classes inférieures et ceci quelques soient les moyens mis en œuvres sur le plan de l’enseignement public, tout simplement parce que le milieu, les relations internationales et la génétique l’emportent largement et sans équivoque sur le reste. C’est problématique pour un politique , mais c’est comme ça.

    - d’autre part, il a également constaté que plus on élevait le niveau moyen, plus on mettait en concurrence les élites potentielles, qui au final, avaient statiquement moins de chances que dans un système classique d’obtenir un poste élevé, remarquant également que le réseau et les relations jouaient plutôt favorablement en faveur de l’enfant d’élite pour contourner la mise en concurrence, réduisant d’autant les chances de l’enfant de classe inférieure de profiter de l’ascenseur social.

    En conséquence, tout ce cinéma sur l’éducation et sur les promesses faites aux jeunes ne sont que de la démagogie et la poudre aux yeux clientéliste.

    Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’ouverture possible…c’est pourquoi je pense que l’offre diversifié est la seule manière de permettre à chacun de faire des choix, de profiter d' opportunités originales et de suivre une route correspondant à sa nature…après c’est l’aléatoire de la vie qui joue …je pense également que le renforcement de l’éducation permanente est la seule manière de fournir une éventuelle seconde chance à ceux qui ont échoué dans le système de base.

    Le problème de notre socialisme, c’est qu’il est surtout devenu tellement cynique et démagogique qu’il ne veut plus rien dire…c’est une sorte de soupe populiste qui a construit son argumentaire sur des postulats faux, mais vendeurs pour qui ne réfléchit pas trop…tragique !!!