Tiens, il parait que le produit de la vente des oeuvres et de l'expertise du Louvre aux Emirats est le même que le montant des pertes d'EADS pour 2006, soit 700 millions d'euros.
Alors que la gauche crie au scandale mercantile d'un côté et appelle l'Etat ou les régions au secours de l'autre, on pourrait faire un truc..au point où on en est des propositions démagogiques...non, redevenons sérieux.
Cette histoire d'EADS et d'Airbus n'est quand même pas une surprise, on y retrouve tous les ingrédients de notre vision des choses en France.
D'abord, il faut le rappeler, Airbus était une belle entreprise au temps ou elle n'etait pas EADS (au XX siècle). Quand on a mélé un peu trop politique, ambition française démesurée et succès industriel, on a conçu un mouton à 5 pattes, une entreprise qui ne ressemble plus à une entreprise (avec en plus des Forgeat, Gergorin et Lahoud plus passionés de stratége politique que de stratége industriel).
Ensuite, grisé par le succès, nos ingénieurs ont imaginé "le plus gros avion du monde". Un avion est conçu pour 50 ans et à une époque où les économies d'energie petrolifère vont s'intensifier et ou le marché est plutot à la flexibilité, je ne suis pas sur que ce soit un bon choix, car il faut le remplir le bouzin à chaque vol... et donc le vendre. Les anglais ont retiré leurs billes...
Après, quand on industrialise chacun dans son coin et que les logiciels ne sont pas compatibles entre la France et l'Allemagne, on en rajoute une couche. Mais cela va bien au delà du logiciel, à mon avis.
Il en résulte des annulations, des avions bradés, des indemnités de retard à payer, un équilibre financier impossible à atteindre, etc...et donc un nécessaire plan de redressement de l'entreprise... malgré les commandes à honorer.
Connaissant bien le milieu, il faudrait y ajouter la grande difficulté de nos ingénieurs à travailler en groupe, le manque de réalisme au profit d'un pointillisme technique souvent délirant, ces choses qui ne deviennent des handicaps qu'à partir du moment ou le management fait défaut, n'est pas là pour recadrer, décider, organiser ou se prend pour un sous Louis XIV ou un sous De Gaulle. Car le management manque souvent de poigne dans ces boites (il réunionne...et s'occupe de sa carrière plus que de sa mission).
Que devrait on faire ? D'abord, arreter la démagogie politiquarde et ce n'est pas simple en période de surenchère. Ensuite s'attaquer aux vrais problèmes, car la branche miltaire d'EADS est dans le même état qu'Airbus mais c'est l'Etat qui finance l'essentiel, à travers l'armée et la DGA (car on ne vend pas lourd à l'export contrairement aux idées reçues)
Louis Gallois a de vrais compétences mais qu'on lui foutte un peu la paix....
On n'en ferait pas autant pour une PME du coin qui serait en difficulté....et si on retirait du fric aux régions comme le propose Ségolène, ce serait autant de moins pour financer des projets locaux indispensables...
Politique - Page 229
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On marche sur la tête