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blog - Page 236

  • La pénibilité au travail

    Cela va faire quatre mois que je suis en retraite….et je suis infiniment plus heureux qu’avant.

    Pourtant, je ne faisais pas un travail dit pénible, consultant dans une multinationale ne relève vraiment pas du travail difficile physiquement ou dangereux, voire même hyper stressant. Alors, pourquoi un tel rejet du boulot ?

    Il y a plusieurs griefs qui me paraissent assez généraux pour ne pas seulement concerner que ma petite personne :

    -          D’abord, les conditions de transport. En Ile de France, c’est vraiment un big problème, les transports en commun ne sont pas fiables et la bagnole use les nerfs, dès le matin, à moins de quitter son domicile avant 7 h du mat. Bref, ça c’est déjà un énorme poids.

    -          Après, les objectifs, la course au fric, la relation client-fournisseur à tous les niveaux, même en interne, les validations, l’informatique commune avec ses plantages, ses montées de version, son côté flicage permanent, ses mails qui vous suivent jour et nuit, les open space, l'industrialisation des tâches inetllectuelles (retour à une certaine forme de taylorisme), les chartes, le cadre méthodologique, la flexibilité, etc….toutes ces contraintes dégradent les conditions de travail et le poids du collectif casse la motivation. Je me rends compte aujourd’hui que je n’ai plus cette espèce de tristesse au fond de la tête que me brisait le moral de manière lancinante, comme un mal de dent ou un vieux rhumatisme. Et ça, je pense que beaucoup de gens le vivent, quelque soit leur métier, et c’est tragique pour l’évolution d’une société.

    -          L’utilité sociale, la reconnaissance ? pipeau, le système n’est plus fait pour respecter grand monde, avec ses ressources qui doivent être interchangeables, évaluées en permanence et le partage des savoirs. Aujourd’hui, j’ai le sentiment d’apprendre beaucoup plus de choses, d’être plus à l’aise dans mes godasses, de retrouver un goût à l'effort, d’avoir retrouvé une relation au temps digne de Servan Schreiber.

    -          Le fric ? certes, la baisse des revenus est assez considérable, même en ayant tout qui va bien, les trimestres et tout le tintouin….mais, on change ses habitudes, on ne part plus en WE, on part une semaine moins souvent, on évite de prendre l’autoroute à péage et on évite les « à côté » ou de se jeter sur toutes les tentations qui veulent nous faire oublier notre condition. ..et on paie moins d’impôts…

    Alors, je comprends que les gens veuillent partir en retraite tôt, malgré les difficultés économiques…pourtant, ce sont les manières de travailler qu’il faudrait changer, mais là, avec les coupes dans tous les coins, on n’en prend pas le chemin….et ça, ça ne pourra pas durer….

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