Les plus anciens d’entre vous se souviendront probablement de la révolution iranienne, à la fin des années 70 et du retour de Khomeyni, alors que le tyrannique Chah fuyait son pays, l’avion chargé à bloc de lingots d’or, un peu comme Moubarak ou Ben Ali plus d’un quart de siècle après.
Pas étonnant donc que le réalisateur américain Ben Affleck filme la prise de l’ambassade américaine, à la manière d’un jeune manifestant, utilisant son Iphone place Tarhir ou lors de l’entrée des opposants libyens au Palais de Kadhafi. Impressionnant, le film démarre comme un super Clint Eastwood et ne nous lâchera plus. Tirée d’une histoire vraie, révélée par la CIA sous l’ère Clinton, le film nous plonge dans la délicate exfiltration de six ressortissants américains réfugiés à l’Ambassade du Canada à Téhéran. Tout y est, de l’opposant ou de l’étranger indésirable, pendu à une grue, exposé dans les rues de la capitale iranienne aux émeutes hostiles aux américains, en passant par les interrogatoires sans concession des gardiens de la révolution. Tout y est également, du côté des nombreux clins d’œil au patriotisme américain, tous unis pour sauver des concitoyens, courageux, malins, et solidaires.
Mais c’est très bien monté, à la manière d’un thriller, avec suspense haletant et danger permanent…un brin provocateur quand même, quand on songe à la susceptibilité de certains extrémistes islamistes, qui pourraient trouver là, une occasion de plus, de hurler contre le grand méchant loup impérialiste…qui se réjouit d’avoir fait un bon coup, filant à la barbe des méchants et violents iraniens.
cinema - Page 61
-
Argo Le film