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libéralisme - Page 2

  • Nos profs d'économie et la mondialisation

    « Avoir en permanence une idée de sa valeur sur le marché », le conseil qu’un formateur en management m’avait mis dans la tête au milieu des années 80…un conseil que j’ai suivi jusqu’à la fin de ma vie professionnelle et qui m'a permis de rebondir en seconde partie de carrière…pourtant, voilà le genre d’affirmation qui semble ne toujours pas être rentré dans les esprits du plus grand nombre…donner de la valeur à un humain, qui plus est, en terme de compétence, voilà bien un concept capitaliste…en écoutant sur France Culture hier soir un débat entre deux gauchos, Eric Fassin, professeur de sciences politiques à St Denis, tenant blog sur Médiapart, spécialiste du genre et des inégalités sexuelles, et Bertrand Rothé, économiste enseignant à Cergy, chroniqueur à Marianne, et auteur d’un ouvrage dénonçant la trahison de la classe ouvrière par le PS, on ne risquait pas beaucoup l’affrontement…cette radio, qui se veut un peu référence, n’a donné qu’une fois de plus, la parole à des concepts plus en vogue chez Mélanchon que chez François Hollande, le traitre vendu au néo libéralisme…on se gausse de la belle solidarité qui fleurit dans nos campagnes, on disserte d'un modèle français à naitre, basé sur les échanges non marchands qui respecterait les travailleurs et ne les soumettrait pas aux rouages destructeurs du Grand Capital, en refusant bien évidemment la mondialisation…

    Cette pensée bien française est quand même étonnante, venant en particulier de professeurs qui enseignent dans le supérieur…ces intellectuels qui ont lus Max Weber, l’économiste allemand, père de la sociologie, mort il y a un siècle, qui a planché beaucoup sur les origines du capitalisme, y voyant quasiment un  engagement religieux, évoquant le « calling» des anglais ou le « beruf » (en allemand), deux termes qui peuvent se traduire par le cri du vendeur pour  vanter sa marchandise mais qui évoquent aussi l’idée d’appel de Dieu, de vocation ; Weber nous a rappelé, que pour de nombreux protestants, il faut trouver sa place et un métier, pour s’assumer sur la Terre et pourquoi pas, créer de la richesse et de l'emploi pour ses frères…bien sûr, on peut remettre en cause analyses, débattre des fondements, comme ce fut le cas dans l’entre deux guerres en France, mais on n’est plus en 36…

    On peut lutter  contre la mondialisation, quand on est militant au Front de Gauche, mais sérieusement, quel intellectuel peut imaginer que notre pays aujourd’hui peut se passer du reste du monde et faire sa petite cuisine dans son coin….on se croirait chez Marine Le Pen, en plein populisme…

    Car de tous ces refus du libéralisme, que Valls semble balayer avec un léger mépris, quand il demande aux députés PS qui s’opposent à sa ligne politique, ce qu’ils ont à proposer concrètement comme alternative, il ne ressort jamais rien de très structuré et de très réellement crédible….

    Alors, pour en revenir à l’idée qu’on a de sa valeur sur le marché, je crois que de nombreux séniors seraient moins démunis en milieu de carrière s’ils avaient réfléchi à la chose, et ils ne tomberaient pas de haut, quand un patron lèverait les yeux au ciel en regardant leur CV ou quand Hollande leur suggérerait l'apprentissage…c’est une question de mentalité, d’exigence, de sens, de culture religieuse aussi peut être….mais la France est laïque, bonhomme, elle a fait 1789, pour le meilleur et pour le pire, et ces valeurs là, il faut les transmettre et y rester fidèle, quitte à en crever !