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littérature - Page 19

  • La bête immonde qui rode au fond de nous

     

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    Il faut lire les auteurs français des années 30-40, ne serait-ce que pour comprendre une période sur laquelle l’Enseignement Public a eu plutôt tendance à passer vite fait…ou à ne garder que le plus honorable à ses yeux…nous n’avons pas, comme les allemands, encore bien mis à plat la période...on a reécrit l'Histoire pour le plus grand nombre avec De Gaulle et la Résistance comme fers le lance...

    Je voudrais recommander donc ici deux livres, sortis ces derniers mois. « Pierre Drieu la Rochelle » , parce au-delà de la personnalité de l’intellectuel collaborationniste, c’est tout une époque qui est revisitée. On y évoque le climat de décadence, selon le regard de certains, qui agitait la France juste avant guerre après la chute du Front Populaire, l'idéal des  « petites vies », sans risques et sans grand courage, l'individualisme, le laisser aller moral,  la culture du Pernod et de l’apéro qui emmenait le peuple vers des après midi difficiles…à ce sujet, retracer les restrictions, puis les lois de Vichy sur l’interdiction du pastis est forte de sens…enfin, revenons à Drieu, ce bel élégant qui rêvait d’une Europe forte, qui fut un grand admirateur du peuple allemand et de sa grandeur, un peu comme Chardonne, cet ancien ami de Tonton, qui écrivait en 40 dans les NRF : J'aimerais mieux vous avoir invités (les allemands). Mais je ne peux rien changer à ce qui est. Appréciez mon cognac ; je vous l'offre de bon cœur.

    Tout ce petit monde fréquentait Otto Abetz, l’Ambassadeur chic du III Reich à Paris, qui contrôlait l’information et les Renseignements, grand amateur de la culture française et des arts (il avait quand même pillé des juifs pour aménager son bureau en œuvres d’art)…comme Céline et c’est là, la seconde bio que je recommande en livre de poche. On y apprend entre autres, que Céline aurait fait scandale chez Otto Abetz au milieu de la Guerre, disant que le « singe a clamecé », en parlant du Führer dont il ne retrouvait plus un certain génie, et qu’on y a « mis un ballot à sa place ». Ce même Céline aurait aussi poussé son pote, le peintre Gen Paul a faire une imitation à la Chaplin de Hitler dans les salons feutrés de l'Ambassade d'Allemagne, avec petite moustache pastiche et grognements, devant le parterre de diplomates et de Brinon, ce qui a failli leurs couter prison voire déportation…

    Je trouve que c’est important, car on découvre beaucoup de choses en travaillant sur cette période….et puis, on connait la fin, on peut donc garder la distance nécessaire et méditer autour de  l'experience douloureuse de la vie et de la tentation sournoise des  fascismes….

     

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