La presse a rapporté ces derniers jours cette histoire de mamy mise dans un taxi par les dirigeants d’une maison de retraite sous prétexte que les enfants ne payaient pas un arriéré qui flirte avec les 40 000 €….
Il s’avère que je connais pour des raisons personnelles un peu la problématique des maisons de retraite médicalisées d’une part, et un peu les dirigeants du Groupe mis en cause dans cette affaire. Il est intéressant d’aller un peu au-delà des considérations émotionnelles.
Il faut savoir que le concept et le « modèle » en question dans ce genre de maison est un modèle luxe, facturé environ 4 000 € par mois, hors options et compléments, comprenant des prestations hôtelières proches de celles offertes par un établissement de type 3 voire 4 étoiles, avec un encadrement médical, des animatrices et l’organisation de sorties genre visite de lieu culturel pour les plus valides, l’idée étant en gros, vous êtes âgé, on s’occupe de tout.
Là où est le problème, c’est dans le financement, qui est un montage assez compliqué et assez subtil, agrégeant retraite de la personne, allocation de dépendance (payée par l’Etat, en fonction des handicaps), subventions de Conseil Général, SS, etc…(les salaires du personnel soignant sont rémunérées par des Administrations, les maisons étant agréées) et en dernier lieu, si nécessaire, par le pécule de la personne (suite à vente d’un appartement, par exemple) ou la mise au pot de compléments par les enfants.
La question qu’il va falloir se poser, compte tenu de la crise est double : est-il normal que l’Etat (et les enfants) entretiennent en partie ce genre de maison, avec un tel niveau de « luxe » et est-ce que c’est comme cela qu’on veut vieillir, dans une sorte de palace pour vieux, avec des minibus qui vous emmènent promener, des chorales, des salons de coiffure et autres distractions genre paquebot flottant, tout en étant choyé par des aide soignants ? Est-ce encore concevable à terme….je trouve qu’il y a là une forme d’inégalité intergénérationnelle…on peut aussi vieillir chez soi, avec des services de proximité, dont je préférerai qu’on améliore la qualité qui laisse souvent beaucoup à désirer, tant sur le plan humain que technique, voire numérique, avec des subventions qui pourraient être utilisées autrement qu’en chouchoutant une minorité….j’espère que la secrétaire d’Etat va s’emparer de ce dossier rapidement, car il y a beaucoup à faire et à innover.
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Au delà d'une mamy dans un taxi