je ne dis pas qu’il n’ y a pas de problèmes, en particulier chez les jeunes…mais les mouvements sont souvent en contradiction, quand on s’adresse à des personnes de générations différentes, les uns manifestants pour le maintien des droits acquis, les autres, comme le rappelait Mélanchon chez Drucker hier soir, pour trouver un boulot un peu moins précaire que celui que leur propose les travailleurs séniors, qui bloquent les ouvertures, veulent toujours gagner plus au fur et mesure qu'ils vieillissent, etc....
Il faut un grand changement dans les mentalités…mais le changement n’a pas vraiment bonne presse dans le pays. J’entendais il y a quelques temps sur une chaîne publique, un salarié syndiqué de France Télécom mettre en avant les théories « morbides et poussant au suicide » que sont la conduite du changement, montrant à la caméra des diaporamas extraits des séminaires suivis par les cadres de FT et évoquant les travaux de Elisabeth Kubler Ross. Cela pouvait sembler pertinent pour qui ne connait pas, mais cela relève de la manipulation intellectuelle, de la part de ce syndicaliste. J’ai enseigné la conduite du changement dans une boite de consulting, les travaux de cette femme qui a travaillé sur l’acceptation de la mort en soins palliatifs sont parfois cités par mes confrères formateurs en conduite du changement, comme étant l’une des sources des théories sur la résistance* au changement, ce que je ne faisais pas, ayant justement peur d’être mal compris. Il ne faut pas tout mélanger. La conduite du changement, c’est comme l’informatique, ça peut être bien ou malsain, ça dépend de ce qu’on en fait. La communication y tient une large place, et comme le rappelle avec pertinence Christophe Dejours (un spécialiste du mal être au travail), la communication peut être un des piliers du mal être au travail. Tout est affaire d’explication, de dosage, de négociation, de stratégie, d'honneteté, d'ethique….et ça, qui saura mener un grand projet pour changer les mentalités ? un nouveau PM ? c’est croire au Père Noël, mais après tout, cela va être bientôt l’époque…
* les cinq étapes de la résistance étant le deni, la colère, le marchandage, la dépression, l'acceptation, théorie contestable par ailleurs, quand elle est utilisée n'importe comment, y compris à l'hopital.