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Michel LEVESQUE - Page 43

  • Poutine, la décadence....et la France de Manu

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    Vous qui m’avez peut être lu, vous avez pu remarquer que dès le début de « la guerre », j’ai me suis intéressé à la Russie, et à essayer de comprendre qui était Poutine.

    Vous avez remarqué aussi, en toute modestie, que fort de mes études de philosophes comme Michel Foucault sur la biopolitique, Canguilhem sur la notion de norme en médecine, j’ai refusé de classer Poutine comme « Dictateur » et comme l’ont écrit des psychiatres américains, comme Asperger ou psychopathe..

    Certes, Poutine qui est issu d’une famille défavorisée, a probablement souffert de troubles du comportement et de la sociabilité dans l’enfance, comme l’ont rapporté tous ses biographes…

    J’avais suivi en 2016 et 2017, plusieurs cours de sciences politiques en ligne, à Science Po Paris, Louvain, et Londres….J’avais été particulièrement marqué par le début du cycle de Global Diplomaty, des anglo-saxons, où il fallait étudier Machiavel, le Léviathan de Hobbes, Francesco Guicciardini, un historien contemporain et ami de Machiavel, qui avait passé sa vie à s'interroger sur les causes de la décadence dans les civilisations.

    Le cours britannique commençait également par Hans Morgenthau, un politologue germano-américain, qui, repartant de Carl Schmidt, Hannah Arendt, entre autres, était l’un des pères de la Réalpolitik, se méfiant de l’impact des technologies sur les groupes sociaux.

    Poutine, dont le nom vient de Pout, qui signifie « chemin » en russe, a fait ses classes au KGB, il a beaucoup observé ce qui se passait autour de lui, la nature humaine, en particulier dans ce qu’elle a de plus sombre, il a étudié à Leningrad le droit, et s’est beaucoup intéressé aux personnages que je décris ci-dessus. Il serait depuis la fin de l’URSS, obsédé par la chute d’un Empire.

    Commençant à « connaître » un peu Vladimir Vladimirovitch, il me parait évident qu’il a tiré beaucoup de leçons de ce qui s’est passé dans son vaste pays, où les inégalités sont terribles, qui a été un super laboratoire d’analyse des effets du libéralisme, depuis vingt ans…

    Poutine a quelque chose de « De Gaulle », même si je sais que je vais vous faire bondir, il a une certaine idée du « Chef », il est visionnaire comme De Gaulle et il sait qu’un leader doit être respecté, qu’il doit être un modèle, qu’il doit conduire un peuple et non pas le suivre, comme le font nos gouvernants depuis Chirac, qui ne savent plus pisser sans faire un sondage...Il fuit les flatteurs, n’a confiance en personne, écoute beaucoup, veut tout savoir sur ses opposants, et sa manière de manager, de commander une armée, rappelle ce que disait Machiavel dans le Prince, où le Boss « ne doit pas redouter d’être réputé cruel, car sans ce renom, on ne tient point une armée dans l’ordre et disposée à toute entreprise » On comprend pourquoi l’homme n’hésite pas à « suicider » les traîtres…

    Se méfiant comme de la peste des réseaux sociaux et des chaînes de télévision où l’on « blablate toute la journée » , ayant probablement analysé la peur des peuples avec le COVID et la multiplication des images de réanimation, il ne néglige pas la censure.

    Quand Poutine fait travailler un sociologue ou un expert, il attend des résultats et il sait être « mordant », en le bombardant de contre arguments…Si le mec n’est pas bon, il disparaît pour toujours du paysage, il ne continue pas sa carrière à vie dans l' Administration.

    Ayant tiré des leçons de l’Histoire, qu’il sait utiliser à sa guise, il a compris qu’un peuple devait être fier de sa Nation, et avoir un respect du Sacré….Ce n’est sûrement pas Régis Debray qui pourrait lui reprocher…

    Je n’adore pas Poutine, loin de là, mais je m’interroge sur sa vision de la décadence de l’Europe…

    Souvenez-vous du soir de l’élection de Macron, au Champ de Mars, où ne se trouvaient autour de lui que des « invités » (il était entouré par des cordons de cars de CRS à touche touche, sur deux rangs, nous les avons vu se mettre en place  l’après midi.

    Pourtant, toutes les chaînes de TV du monde entier ont entendu et retransmis un connard qui a crié lors du discours du Président venant d’être réélu « Manu, à poil,  pète-moi le cul », une petite phrase qui en dit long sur le délabrement du pouvoir (le couple présidentiel a souri) et des mœurs en France…Sûr qu’en Russie, le mec serait déjà en train de croupir au fin fond de la Sibérie….