Bernard Buffet est connu…on sait que Pierre Bergé fut son ami jusqu’à sa rencontre avec Yves Saint Laurent…Pourtant, la période Bergé n’a duré que 8 ans…
Bernard Buffet était décrit comme un jeune homme plutôt timide, dont on entendait à peine la voix…pourtant, son agitation intérieure semblait terrible.
Ses visions de la violence sont à couper le souffle.
Tout d’abord adulé par les critiques, il fut longuement boudé par la France, à partir des années 70…trop graphique peut être...trop mondain surtout, car le peintre vendait bien et donc vivait très bien, s’éclatant avec sa copine Sagan, Greco ou Cocteau et roulant carrosse doré…les français n’aiment pas l’argent, ce n’est pas nouveau, enfin ils n’aiment pas l’argent qu’ils n’ont pas, mais c’est une autre histoire, qui nous éloigne de cette tendre nostalgie, qui fit peindre à Buffet ces visages tristes et mélancoliques.
Il se complait également à représenter des bêtes et le cirque….la vie est un cirque et nous sommes tous des clowns, pas toujours très drôles, semble t-il nous dire…
Lorsque Bergé le quitte en 1958, il rencontre Annabel Schwob, une figure de St Germain des Prés et de Ramatuelle, un peu torturée elle aussi, très courtisée, au physique androgyne qui séduit immédiatement le peintre.
Mais le couple boit, boit beaucoup trop…Bernard Buffet, qui écrira « La Haine dont je suis entouré est pour Moi le plus merveilleux cadeau que l’on m’ait fait - . Je n’ai à Ménager Rien ni personne – peu de gens peuvent en dire autant » s’enfonce dans une sorte d’enfer avec sa compagne, qui entre deux cuites, écrit et chante dans le style très proche de Greco, des chansons souvent très nostalgiques (Les gommes ne servent à rien pour oublier son chagrin….) réalisant six albums.
Atteint de Parkinson, B Buffet se donnera la mort en 1999 dans son atelier, au milieu d’une série de 24 tableaux sur la Mort…une sorte de jeu de cartes testamentaire, dont il était l’atout. Quant à Annabel, inconsolable, elle se remet à boire et fumer et meurt six ans après son mari.