Mai est le mois des longs WE, des soldes de vacances, l'occasion d'aller réver un peu au dehors de son petit cercle habituel.
Et là, je sors mon petit Begout (non illustré, malheureusement)
Bruce Begout, philosophe français, s'interesse entre autre autres aux villes américaines, où il a beaucoup séjourné et nous livre ses réflexions :
"le rêve de l'amérique est de permettre à chaque american citizen, quel qu'il soit de pouvoir simplement rêver...l'Amérique a ainsi inculqué à ses habitants non le rêve de la réussite, mais la seule et unique réussite de rêve. Car rêver c'est déjà avoir gagné....pouvoir participer au spectacle (à Las Végas) marcher aux côtés des légionnaires et des vestales, faire comme si on y était. Las Végas n'aurait pas été possible si la société de consommation du XX sicècle n'avait pas exploité toutes les ressources ludiques des fables populaires, du cinéma de masse et de la littérature de gare. C'est cette sous culture qui remplit les formes vides de son symbolisme à bon marché.... Séparé du monde par une pellicule atmostphérique, on assiste en direct à la retraite de toutes choses au deuil de toute proximité. Cryogénisé vivant, on est l'enfant bulle sous cellophane qui tente tant bien que mal à retrouver le contact perdu avec la réalité"
Tout cela est rès vrai et pas vraiment un modèle.... mais qu'offrons nous de plus à nos citoyens, à ceux des banlieues, des campagnes isolées dans nos programmes TV, dans bons nombres de spectacles de Province, voire dans certaines de nos expositions parisiennes ? Nous savons bien rappeler aux perdants qu'ils ont perdus.
Croiser le regard d'un français ne donne pas obligatoirement envie d'une soit disant autre culture. Les belges (les flamands, pas les wallons) qui ont, tout comme les néerlandais, aménagés leur plage en mini parc d'attraction et introduits depuis longtemps du ludique dans la ville me paraissent globalement plus gais.