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Le conseil : un métier de pauvre

Depuis les années 2000, entre les prévisions apocalyptiques sur le passage de siècle et les scandales financiers Enron et Arthur Andersen, le métier en a pris un sérieux coup. Les grands cabinets se sont reconvertis dans l’intérim de luxe qui consiste à placer des jeunes diplômés dans les grandes boites pour palier à des surcharges…mais pour les pépères comme moi, dur dur. En effet, par définition, le conseil ne peut s’exercer en continu chez un client. Il consiste à intervenir sur des gros projets avec une expertise amassée au fil des années. Le problème, c’est que les moyens que les grands groupes mettent sur les projets diminuent, les gens sont de plus en plus stressés et de moins en moins disponibles et les projets sont eux…de plus en plus complexes….au final, les interventions des conseils sont très morcelées…mais qui paie quand le consultant est en inter contrat quelques jours ? nous n’avons pas de statut d’intermittents du spectacle et je suis salarié…mon salaire mensuel est toujours là malgré les aléas…les clients ne voulant pas payer les interruptions, la forte tendance consiste à prendre des free lance (souvent des cadres débarqués dans une restructuration qui ont monté leur boite)…c’est le retour au journalier de nos grands-mères, car les aléas du projet, c’est le free lance qui se les prend dans les dents…EDF a ainsi calculé que sur des projets où les attentes sont fréquentes, cela coûtait bien moins cher de prendre des indépendants que des internes…et hop…ce n’est pas le retour aux vieux temps ? à l’époque on n’employait pas le terme de flexibilité quand un ouvrier agricole faisait du porte au porte pour trouver du boulot, sans protection, dans l’espoir de gratter une journée ou deux de travail, pourtant on y est revenu

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