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Dis-moi, Céline, les années ont passé

Je reviens encore une fois sur Céline…je trouve qu’on loupe là une occasion de revenir sur cette période trouble d’antisémitisme généralisé, qu’était la période de la seconde guerre mondiale. Céline a martelé sur la noirceur de l’âme humaine dans toute son œuvre, posant de grandes questions sur la relation au pouvoir, au plaisir, à l’argent, au sexe, au profit, à la délation, le tout en prenant parti pour la victoire de la « race blanche ».  En effet, contrairement me semble t-il à l’Allemagne, on n’a pas encore bien fait le ménage avec notre passé, même si Arte donne régulièrement à voir des documentaires sur ce thème…pas par masochisme et pour assouvir je ne sais quelle ambition glauque, non, mais pour redonner un peu d’espoir au pays… car, je peux me tromper, mais peut être que notre pessimisme et notre désamour de la patrie vient en partie de ce sentiment mal digéré que notre France a cessé d’être une grande nation lors de l’exode et de la fuite sur les routes de milliers de français, puis de tous ces non dits qui ont permis la déportation, le marché noir, puis de cette trop lente prise de conscience qui a cloisonnée la France dans l’immobilisme et la collaboration….il faudrait une bonne fois pour toute revenir la dessus et sur toutes les suspicions qui vont avec…car sans être le petit fils de Jardin, dircab de Laval, on peut quand même se dire que les simples français qui ont emmené vieillards et enfants dans les bus pour la grande rafle n’ont pas pu avoir un doute sur le fait qu’on n’allait pas les bercer… et puis, il suffit de relire la presse de l’époque pour retrouver régulièrement des blagues antisémites…alors, célébrer Céline aurait pu être une bonne occasion de s’interroger sur le pourquoi d’un tel rejet national, d’un tel délire qui permet encore à le Pen de faire de l’esprit sur les nez (blague douteuse comprise par tout le monde, preuve que des traces perdurent dans notre inconscient collectif)…peut être avait-on accueilli trop d’étrangers avant guerre et peut être qu’on n’avait peur de perdre notre identité face aux défis et aux dangers créés par nos voisins …j’aurai vraiment aimé un débat, avec des historiens, sans tabous, pour nous éclairer, car clarifier hier pourrait peut être nous aider à affronter aujourd’hui avec plus de sérénité…

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